Un papa passionné de basket et qui a transmis le virus à son petit garçon rêve de lui construire un terrain dans leur jardin, à Combronde (Puy-de-Dôme).
Dans leur jardin, le rêve d’Esteban, 5 ans et son papa, Julien Cea, plus connu sous le surnom de "Riko", prend forme. Après le terrassement, leur terrain de basket attend d’être damé. "Un voisin devait me prêter sa dameuse, mais elle est tombée en panne, regrette le papa. J’ai lancé un appel sur les réseaux sociaux. J’espère que ça donnera quelque chose."
L’espoir d’un concoursLe duo père-fils est mordu de basket et de Michael Jordan. Alors, au printemps dernier, ils ont souffert de ne pas pouvoir jouer tous les deux pendant le confinement. "Le premier terrain en extérieur, c’est à Riom ou à Châtel-Guyon", souffle l’ancien joueur de l’ALFA Saint-Jacques.
Julien Cea se met alors à rêver : et s’il construisait un demi-terrain de basket dans son jardin pour son fils et ses copains, comme lui-même aurait tant aimé en avoir un quand il était enfant...
Manageur dans le secteur de la téléphonie, le papa n’est pas très bricoleur, mais se décide à regarder des vidéos tutorielles. Il découvre Valentin Turgot, alias Hoopsidia qui a construit lui-même son terrain de basket. Et surprise, le créateur de contenus organise un concours pour gagner sa propre aire de jeu.
Savoir rebondirPour participer, le duo père-fils doit réaliser une vidéo de présentation. Julien Cea ne sait pas comment faire, mais il se prête au jeu. Père et fils se mettent à dessiner ensemble leur terrain de rêve et leur histoire séduit. Malheureusement, ils perdent en final. "J’ai pris une petite claque, lâche Julien. Je pensais avoir préservé Esteban, mais j’ai bien vu qu’il était déçu."
"Ce terrain de basket, c’était devenu son rêve?!"
"Riko" met quelques jours à encaisser la nouvelle. Mais rattrapé par des pépins de santé, il décide de se lancer seul dans l’aventure. "Ce sera peut-être plus long, mais au moins je l’aurai fait par mes propres moyens."
Un appel à la générositéPour construire son demi-terrain de 9 mètres par 9, le basketteur cherche des astuces. Il veut faire au plus simple et au moins cher : "Rien que la dimension, on l’a choisie parce que les bois de coffrage font trois mètres et que cela laisse suffisamment d’espace pour avoir la ligne des trois points?!"
En parallèle, le Combrondais s’est pris au jeu des réseaux sociaux. Il propose de suivre l’avancement de son chantier sur Youtube et a déjà fait de belles rencontres, comme ce gérant de société de BTP venu l’aider pour le terrassement. Le papa a également lancé une campagne de financement participatif pour l’aider à aller jusqu’au bout du projet. "Si nous avons une dalle et des lignes peintes à la bombe, ça nous ira. L’essentiel est que l’on puisse jouer, assure-t-il. Mais si l’on pouvait réaliser le terrain de nos rêves avec un sol en résine et un petit coin convivial, ce serait formidable." "Et graver notre logo sur le sol", complète le petit garçon. Pour cela, le duo a besoin de 7.000 €.
Sans attendre de voir si leur projet touche les internautes, Esteban et son papa se sont lancés dans les travaux.
"Je n’ai pas envie d’attendre qu’il ait dix ans pour le faire parce que je veux pouvoir jouer avec lui. Je veux lui montrer que si rien n’est facile, tout n’est pas impossible. Alors, même s’il y a une galère, on n’abandonne pas. On relève la tête et on transpire."
"Mais ça prend du temps. C’est beaucoup de boulot", souffle le petit basketteur.
Les soutenir. Le duo est présent sur Facebook, Instagram et Youtube sous le pseudo Rikeban. Le lien de leur cagnotte : www.okpal.com.
Jeanne Le Borgne