Propriété de l'école de gendarmerie de Montluçon, le terrain militaire du Méry, à Quinssaines (Allier), héberge de vastes landes. Un milieu naturel devenu rare dans l’Allier. Une richesse qu’il faut préserver en partenariat avec le conservatoire d'espaces naturels de l'Allier.
Peu de gens ont le droit de pénétrer sur le terrain de manœuvres du Méry, situé à Quinssaines (Allier), à la sortie de Montluçon. Les militaires de l’école de gendarmerie bien sûr, les pompiers pour quelques exercices et, plus surprenant, les techniciens du Conservatoire d’espaces naturels de l’Allier.
Une conventionDepuis 2001, le CEN03 et l’école de gendarmerie sont en effet liés par une convention qui permet de préserver la biodiversité de ce site qui s’étend sur soixante-six hectares. Elle a été renouvelée, ce mercredi 12 mai 2021, par le général Philippe Durand, commandant de l’école, et Christiane Louveton, la présidente du conservatoire.
Le CNE 03, qui gère plus de 100 sites naturels dans l’Allier, pour une superficie totale de 800 hectares, est particulièrement attaché à celui de Quinssaines. Car il abrite des milieux naturels remarquables, en particulier des landes qui, dans notre région, ont disparu au profit de terres à cultiver. On y trouve surtout deux espèces, la bruyère cendrée et la callune qui, au mois de juin, offre une jolie floraison de couleur violacée.
Le général Philippe Durant, commandant de l'école de gendarmerie a signé la convention avec la présidente du conservatoire Christiane Louveton.
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Des landes bien préservées« C’est un bel exemple de landes très bien préservées », observe Bruno Schirmer, le responsable du pôle territoire ouest du conservatoire. À l’automne, des travaux d’entretien devraient être réalisés pour redonner un peu de peps aux landes qui ont tendance à « s’embroussailler ».
« Dans certains secteurs, les landes sont un peu vieillissantes, souligne le technicien. L’idée est de faire un broyage et de rebaisser le niveau pour qu’elles se régénèrent du pied ». D’autres travaux sont prévus sur le terrain de manœuvres, comme la suppression de certains résineux qui arrivent en fin de vie, au profit de massifs de feuillus plus résistants aux changements climatiques et qui stockeront davantage de carbone.
Trois ruches écologiques« Nous avons un projet de biodiversité qui comporte deux volets, explique Mélodie Etienne, cheffe de la section santé et sécurité au travail au sein de l’école de gendarmerie. Le premier c’est l’installation de trois ruches écologiques, pas pour produire du miel mais pour permettre la pollinisation de certaines zones ».
« Le second volet, poursuit-elle, c’est que notre zone de résineux a une espérance de vie de six ans et qu’il faut agir vite. Cela va nous permettre d’enrichir le site avec de nouvelles espèces de feuillus endémiques ». L’abattage des arbres et la plantation d’une partie des feuillus devraient ainsi avoir lieu cette année.
Fabrice Redon