Alors qu'on nous annonce un week-end de l'Ascension assez maussade mais de prochains mois globalement chauds et secs, on s'est demandé comment cela été possible d'envisager des scénarios météo sur le court ou le long terme. C'est technique, assez complexe, mais on va tenter de vous expliquer.
Rien de tel qu'un petit "le temps s'est rafraîchi" ou "ça fait du bien un peu de soleil" pour relancer une conversation qui s'enlise. On ne va pas se mentir, la météo, on aime ça. On aime la connaître, l'anticiper ("parapluie ou pas parapluie ?", "tee-shirt ou manteau ?") et en parler ("Eh bah moi, ma station météo, tu vois, je peux l'afficher sur mon smartphone !").
Alors que le week-end de l'Ascension approche et qu'il semblerait que peu de régions de l'Hexagone échapperont totalement à la pluie, on s'est demandé comment, techniquement, sont générées des prévisions. Parfois sur plusieurs mois. Et comme la technique et nous, c'est comme avec les maths, ça fait... beaucoup trop, on a essayé de comprendre en nous tournant vers ceux dont c'est le métier.
Et voilà ce que l'on a compris.
des équations de la mécanique des fluides.
Grâce à un modèle, pour faire simple un logiciel simulant le comportement de l'atmosphère, cela va donner une modélisation de l'évolution de tous les paramètres météo (vent, nébulosité, température, hydrométrie...) sur plusieurs temporalités à venir (H + 1, H + 2... J + 1 jusqu'à J + 15) et pour l'ensemble des points de maillage établi sur le globe par le modèle.
"Plus le calculateur est puissant, plus on sera fin dans le maillage, plus précis et avec moins de marge d'erreur possible", précise Stéphane Nedeljkovitch, météorologue chez Météonews.
Si les équations utilisées dans les super-calculateurs sont les mêmes, il existe différents modèles, entre autres : ECMWF (Europe), GFS (USA), Arôme ou Arpège (Météo France).
La "mise en musique"Ensuite, c'est aux météorologues de jouer. "On confronte les résultats entre l’observation à T0 et la sortie de modèle pour voir s'il n'y a pas d’écart dès le départ. Ensuite, on compare les modèles entre eux. Ça permet d'affiner, voir de plus près si nos prévisions vont dans le même sens. Puis on vulgarise les données brutes du modèle de notre choix pour le rendre lisible au grand public."
Vaste tâche. Ils doivent rassembler et croiser toutes les données qui ont été modélisées (vent, température, pluviométrie, etc), les analyser, les "mettre en musique et les interpréter", en regard aussi de leur expérience d'une situation donnée et/ou des décalages qui pourraient être observés avec le calcul du modèle.
Tout cela pour établir des prévisions pour différents endroits, sur différentes temporalités (dans six heures, pour le lendemain, dans trois jours...).
Alizée Golfier