Les manifestants pro-Iran ont quitté mercredi les abords de l’ambassade des Etats-Unis à Bagdad, sur ordre des paramilitaires du Hachd al-Chaabi, mettant fin à un épisode de violence qui a culminé avec une attaque inédite contre la chancellerie. Si la violence a cessé à Bagdad, l’escalade entre l’Iran et les Etats-Unis, pays ennemis et tous […]
Les manifestants irakiens ont abandonné le secteur de l’ambassade américaine
Si la violence a cessé à Bagdad, l’escalade entre l’Iran et les Etats-Unis, pays ennemis et tous deux puissances agissantes en Irak, se poursuit: le président Donald Trump a menacé de faire payer le « prix fort » à l’Iran accusé d’avoir « orchestré » l’attaque de son ambassade mardi, et Téhéran a convoqué le représentant de la Suisse chargée des intérêts américains en Iran.
Estimant que le « message » des manifestants avait été « entendu », le puissant Hachd a appelé ses partisans à relocaliser leur sit-in hors de l’ultrasécurisée Zone verte à Bagdad, où siège l’ambassade américaine.
Aussitôt, a constaté un photographe de l’AFP, les manifestants ont démonté les tentes installées la veille pour un sit-in, alors dit illimité après leur attaque contre la chancellerie pour dénoncer les raids américains contre des bases d’une faction pro-Iran qui ont fait 25 morts.
Les centaines de manifestants se sont dirigés vers les sorties de la Zone verte, défilant au cri de « On les a brûlés ».
« Nous avons enregistré un gros succès: nous sommes arrivés jusqu’à l’ambassade américaine alors que personne ne l’avait fait avant » et maintenant, « la balle est dans le camp du Parlement », a affirmé à l’AFP Mohammed Mohieddine, porte-parole des brigades du Hezbollah, visées dimanche par les avions américains.
Washington a annoncé que les activités consulaires de l’ambassade étaient suspendues « jusqu’à nouvel ordre », conseillant aux ressortissants américains résidant en Irak de ne pas s’approcher du bâtiment.
Le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo a annoncé reporter une tournée en Ukraine, au Bélarus, au Kazakhstan et à Chypre, pour « suivre la situation » en Irak.
Cette démonstration de force du Hachd a fait ressurgir pour Washington le spectre de deux traumatismes dans leurs ambassades, à Téhéran en 1979 et à Benghazi en Libye en 2012.
Les manifestants irakiens ont abandonné le secteur de l’ambassade américaine