Qui a dit que le Yucatán n’était synonyme que de farniente et de mojito ? On va vous montrer le contraire, non sans surprises ! La rentrée a sonné son gong voilà plusieurs semaines, et la douce période estivale, ses entraînements en bord de mer et ses salades fraîches, paraissent loin. Envie d’ailleurs sans oublier le sport ? On vous embarque pour la péninsule du Yucatán au Mexique, où on a profité sans rougir (à l’ombre donc) de ce que ce coin de paradis avait à nous offrir. Dépaysement garanti pour cette sélection de sorties sportives.
Reportage par Léa Borie, Extrait de Women Sports magazine n°34 octobre-novembre-décembre 2024
Descendre à Playa del Carmen, puis prendre un ferry (30’ de traversée) pour vous rendre sur l’île de Cozumel.
2e barrière de corail la plus grande au monde, les récifs de Cozumel sont réputés pour leur beauté sous l’eau azur des Caraïbes, et particulièrement El Cielo. Pour observer de jolies choses, impossible de le faire depuis le rivage : vous partirez avec un groupe sur un petit bateau. Moteur à fond, c’est parti pour 4 heures de pur bonheur en pleine mer ! Armés de masque/tuba, on nous explique qu’on aura quatre escales pour découvrir toute l’abondance de la vie sous-marine. Et là, juste sous nos pieds, on voit apparaître des centaines de poissons peu farouches, des étoiles de mer par dizaines, et enfin, au milieu de notre apéro improvisé sur la plage Del Cielo, un trio de raies. Touche saine de fin d’excursion : le pilote descend une bouée recouverte d’une nappe sur laquelle flotte un festin réalisé minute : guacamole et ceviche ultra-frais.
Assez traîné dans l’eau, on repart pour d’autres aventures plus au Sud !
Depuis Playa del Carmen, descendre à Tulum 1 heure plus bas. Puis prendre un colectivo, demander Casa Tortuga. Compter 3 heures sur place.
Si le Mexique regorge de cenotes tous plus incroyables, ce chapelet promet une variété éblouissante. N’oubliez pas vos chaussures d’eau à votre piaule : avec la vase, terrain très glissant ! Pensez aux lunettes de piscine, des choses pourraient se révéler sous vos pieds… À Casa Tortuga, pas de tortues mais des puits d’eau si riches qu’ils dévoilent des milliers d’années d’histoire… Le guide vient à l’entrée pour descendre ensemble le premier des quatre cénotes, munis de votre gilet de sauvetage. L’eau est froide, mais l’excitation vous emmène dans la « grotte ». Les premières stalactites apparaissent. Cap sur le 2e cénote. Cette fois, il ressemble à un couloir de nage. Si vous prenez votre courage à deux mains, plongez 3 m plus bas direct dans le cénote. Ça décoiffe ! Le 3e spot serait presque une piscine d’hôtel de luxe, petits poissons et nature luxuriante en prime. Pour finir en apothéose, presque vingt mille lieues sous les mers…
Le guide sort sa lampe torche ; le spectacle est donné sous nos pieds, une eau turquoise avec traces impressionnantes de fossiles : essoufflés mais ravis !
Depuis Tulum, descendez encore, jusqu’à la frontière avec le Belize. Rendez-vous en bord de lagune. Si vous avez de la chance, votre hébergeur vous conduira lui-même au départ de kayak depuis son meilleur spot, privilège des lève-tôt oblige ! Prévoir 4 heures.
À 5h30, notre hôte vient toquer à la porte : le ciel est plutôt dégagé, c’est parti. Il charge les kayaks et prend la direction de la Costera, pour nous embarquer à partir d’un petit sentier dont lui seul a le secret. Les biceps armés de courage mais les yeux pas bien réveillés, on démarre notre excursion sur la « lagune aux 7 couleurs » : cap sur le canal des pirates où admirer le lever du soleil, longer la Isla de los Pájaros, se baigner avant de rentrer en longeant côté les cénotes Esmeralda et Negro. Attention, le vent se lève dans la matinée, beaucoup moins facile pour rentrer que sur calme plat à l’aller : dosez vos efforts !
Depuis le centre de Bacalar, longer la Costera sur front de lagune. 16 km aller/retour. Compter 2h30.
C’est autant le voyage pour s’y rendre que la plongée en elle-même qui a retenu notre attention. Étonnamment faite de petites collines successives, la route n’est pas longiligne, ce qui pimente la sortie, avec quelques vues furtives sur la lagune, dont l’accès est hélas privatisé de partout – feu le tourisme de masse ! Si comme nous, à ce stade du séjour, vous tenez à calmer le budget, la sortie ne vous coûtera que (quelques) gouttes de sueur. Mais comme tout effort, vous voilà récompensé lorsqu’au 8e km, vous distinguez une faille dans les broussailles. Engagez-vous sur le chemin qui descend raide. Ne vous arrêtez pas à la première approche quelque peu boueuse du lieu. On a eu la chance de croiser un habitué : il s’est frayé un chemin pour arriver au spot secret et sauvage des locaux : une magnifique approche du cénote Azul, payante depuis l’autre côté ! Une corde est attachée à un arbre pour s’essayer à la plongée en apnée. D’ici, on échange avec eux pour adopter la meilleure technique et voir jusqu’où ils descendent avec de l’entraînement… Attention, tympans sensibles, descendre progressivement !
Toujours pour les budgets serrés, il est « possible » de se rendre à Los Rapidos en vélo. Chez Delmar Hostel où nous logions, il les prêtent même sur participation libre ! Attention aux coeurs pas bien accrochés, portions un peu délicates sur le bas-côté d’une voie rapide… 32 km aller/retour. Compter 2 heures. Sinon, l’option taxi marche bien.
Une fois arrivé, vous découvrez sur environ 4 km une lagune qui se resserre pour former une rivière turquoise. L’entrée, payante, se fait par un restaurant qui vous délivre votre gilet de sauvetage orange fluo. Vous voyez déjà au loin ces petites tâches colorées descendre doucement le long des «Rapides » aux couleurs vibrantes. Rien de bien décoiffant à l’image d’une descente de l’Ardèche en kayak. Il s’agit de remonter la lagune par un ponton aménagé pour se laisser glisser doucement sur l’eau en descendant.
Pour les plus téméraires/curieux, remontez à contre-courant entre algues et poissons pour une découverte encore plus paisible. N’oubliez pas votre masque !
Depuis Bacalar, le point le plus bas ou presque, la remontée est forcément un peu longue. Vous rendre à Chiquila afin de prendre un ferry (30’ de traversée). À l’image des excursions précédentes, la façon de s’y rendre est aussi intéressante que l’activité sur place. Depuis le port, descendre à la plage et prendre à droite. 8 km aller/retour. Compter 2 heures.
La difficulté de cette marche varie selon les marées et donc la hauteur de l’eau aux jambes. On oscille entre balade dans les terres le long des habitations, bord de plage et dans la mer, de l’eau aux chevilles quand tout va bien, pour arriver au « bout autorisé ». L’excursion se limite à Punto Mosquitos, zone protégée au-delà de laquelle il est interdit d’aller.
D’ici, vous voyez se balader habilement flamants roses, cormorans et autres pélicans habitant la réserve naturelle, qui se rient de vos affaires trempées avec la marée montante.
À l’opposé de Punta Mosquitos, un spot d’observation pas comme les autres se trouve non loin de Playa Punta Cocos. 8 km aller/retour. Compter 1h45. Des excursions payantes sont organisées en voiturette de golf version 4×4, et même sur place en kayak de nuit !
Excursion aussi plate que la précédente. Aucune difficulté, hormis de devoir feinter avec les moustiques et devoir imaginer les pièges sous vos pieds dans le noir. Notre conseil : partez de jour pour n’avoir que le retour à faire de nuit. De quoi profiter d’un magnifique coucher de soleil. Une fois arrivée : biolumiquoi ? Je n’avais pas la moindre idée avant cette découverte éblouissante. J’apprends que ce phénomène naturel est l’action de la phosphorescence grâce à des micro-organismes marins. Dès que vous mettez un pied dans l’eau se produit ce phénomène lumineux aussi surprenant que magnifique. De quoi donner envie d’avancer aux enfants récalcitrants de rando ! Attention en marchant à ne pas écraser une limule… Couvrez-vous (vraiment), spray à moustiques en prime.