Il y a dix ans, elle déferlait dans les rues, scratchée aux pieds des filles en vogue de l’époque. Son nom ? Bekett, une paire de baskets compensées à la languette XXL signée Isabel Marant, vue sur Beyoncé dans le clip « Love on Top » comme sur Marion Cotillard. Quelques saisons, des dizaines de listes d’attente, et 200 000 exemplaires vendus à la travers le monde plus tard, Bekett était devenue le best-seller de la griffe française, objet de désir pour les unes, aberration stylistique pour les autres.
Alors qu’on pensait la basket compensée définitivement enterrée, la voilà qui fait un come-back tonitruant, dans une nouvelle version rebaptisée Balskee. La forme est toujours là, le talon est plus sculptural que jamais (il « se dresse désormais sur dix centimètres dont cinq sont dissimulés par une semelle chunky », nous apprend le communiqué de presse publié le mercredi 16 juin). « L’envie de les porter ne m’a jamais quittée », affirme quant à elle Isabel Marant. « Ce sont les choses les plus confortables dont on ne se lasse jamais. »
La toile se divise déjà sur le retour de cet ovni pédestre, que beaucoup auraient aimé laisser au fond des archives de la mode. Effet de mode ou vrai come-back ? Reste à voir si dix ans après, la nouvelle vague des filles en vue adoptera la basket compensée. Un soulier déjà plébiscité par Brigitte Macron, influenceuse malgré elle dont les tenues sont toujours très scrutées, et qui a été photographiée dimanche 14 juin, dernier jour du G7, chaussée d’une paire de No Name surélevées. On est loin des dix centimètres de la Balskee, mais une chose est sûre : cette dernière n’a pas fini de faire parler.