« Nous sommes venus avec cinq bateaux et, au regard de notre histoire, nous avions l’ambition de décrocher trois médailles, une ambition que je n’ai pas reniée », a déclaré Vieilledent vendredi, en marge de l’avant-dernière journée de compétition.
« Terminer ces JO sans médaille est un choc. Il faut accepter la réalité. Je ne suis pas satisfait du résultat. C’est pourquoi, il y a 72 heures, j’ai demandé à Jürgen Gröbler et à l’équipe technique de mener une analyse précise de l’olympiade et de la saison, en examinant minutieusement ce qui s’est passé pour chaque bateau », a-t-il ajouté.
Cet audit, dirigé par Gröbler, légende allemande de l’aviron et consultant en haute performance de la FFA dont le contrat se termine en fin d’année, se poursuivra jusqu’en septembre-octobre. « L’avenir de l’aviron français dépend de cette analyse, qui doit être réalisée de manière rigoureuse mais sereine », a souligné Vieilledent.
Le meilleur résultat pour l’aviron français à Vaires-sur-Marne a été la 5e place d’Elodie Ravera-Scaramozzino et Emma Lunatti, qui ont concouru ensemble depuis seulement deux mois en deux de couple. Matthieu Androdias et Hugo Boucheron, champions olympiques en deux de couple à Tokyo, ainsi que Claire Bové et Laura Tarantola, médaillées d’argent il y a trois ans en deux de couple poids léger, ont terminé respectivement 8e et 7e.
« Nous avons vécu une olympiade marquée par de nombreux changements et des aléas récurrents, notamment des problèmes physiques et psychologiques », a expliqué Vieilledent, faisant référence à la dépression post-olympique et aux blessures ayant touché Androdias et Boucheron.
Une chose est claire, cet échec ne résulte pas d’un manque de moyens : « Nous n’avons jamais bénéficié d’autant de soutien pour préparer ces Jeux », a affirmé Vieilledent. Selon lui, l’aviron français a échoué en raison d’une préparation trop tardive. « Nous avons préparé ces Jeux en seulement trois ans, alors qu’une telle préparation doit se faire bien en amont. La Fédération aurait dû commencer dès 2017 à retravailler le recrutement, la détection, la formation des athlètes, la montée en puissance et l’accompagnement des talents », a-t-il conclu.