Quand on a comme vous l’habitude de poser des questions, est-ce qu’on sait y répondre?
Absolument pas. C’est même l’une des raisons pour lesquelles on en pose, on ne sait pas très bien y répondre soi-même, il y a un art de répondre, comme il y a un art de questionner.
Une interview qui a changé votre vie?
Charlotte Gainsbourg, qui évoque le deuil. À la fin, elle m’a dit “j’ai tout laissé dans la maison de mon père. Les boîtes de conserve, quand on les laisse trop longtemps, elles explosent, j’savais pas”.
Quel excès vous autorisez-vous pendant Cannes?
Je suis un mec d’excès. Je me les autorise toujours et tout le temps, dans la limite où ça n’engage que moi.
Est-ce que comme le personnage de Laetitia Dosch dans Le Procès du Chien, vous feriez tout pour sauver la vie d’un chien?
J’ai eu un chien pendant 16 ans. C’était mon meilleur ami, il s’appelait Jean-François. Je n’en reprendrai jamais parce que j’aurais l’impression de le trahir. J’y pense encore tous les jours alors qu’il est mort il y a 5 ans.
Le film que vous attendez le plus cette année?
Oh Canada de Paul Schrader, parce que c’est l’adaptation d’un roman testamentaire que j’aime énormément de Russel Banks.
Qu’est ce qui vous manque à Cannes ?
La personne qui partage ma vie. D’ailleurs une de nos premières dates, c’était de monter les marches ensemble pour Douleur et Gloire il y a cinq ans. C’est mon plus beau souvenir du festival.
Bernard Pivot est décédé le 5 mai dernier. Vous êtes l’un de ses héritiers. Qu’avez-vous ressenti à l’annonce de sa mort?
J’étais très ému. Il a toujours eu une grande bienveillance à mon égard. Apostrophe puis Bouillon de culture étaient les seules émissions que j’avais le droit de regarder enfant. Lors de notre dernier déjeuner ensemble, il m’avait engueulé parce que je faisais mon émission de rentrée littéraire mi-septembre. Il m’avait dit : “mais c’est complètement débile, si vous présentiez les Jeux Olympiques, vous ne commenceriez pas au milieu !”. En hommage à lui, j’espère faire une émission plus tôt la rentrée prochaine.
