Malgré les efforts continus des autorités sénégalaises, le fléau de la migration irrégulière continue de résister aux initiatives mises en place. La dernière en date est l’action du ministre de l’Intérieur, Jean Baptiste Tine, qui procède actuellement à l’installation de comités régionaux et départementaux de lutte contre ce phénomène. Cette démarche s’inscrit dans la dynamique amorcée par le président de la République, Bassirou Diomaye Faye, lors de sa visite à Mbour le 11 septembre dernier, où il avait annoncé un plan pour lutter contre le chômage des jeunes et renforcer la surveillance, après un naufrage tragique d’une pirogue en direction de l’Espagne.
Les tentatives de stabiliser les jeunes à travers le développement agricole remontent à l'ère du président Abdoulaye Wade, avec des programmes tels que le Plan Reva (Retour vers l’agriculture) et la Grande Offensive pour l’Agriculture et l’Abondance (Goana). Ces initiatives cherchaient à encourager le retour aux champs afin de dissuader les jeunes de prendre le chemin de l’exil.
Le président Macky Sall, quant à lui, avait également poursuivi cet élan en introduisant les Domaines agricoles communautaires (Dac). Toutefois, les résultats ont été en deçà des attentes.
En parallèle, plusieurs structures visant à promouvoir l’emploi des jeunes ont vu le jour, telles que le Fonds national de promotion de la jeunesse (FNPJ), l’Agence nationale pour l’emploi des jeunes (ANEJ) et l’Office pour l’emploi des jeunes de la banlieue (OFEJBAN), initiatives qui ont été dissoutes après l’arrivée au pouvoir de Macky Sall en 2012, dans une logique de rationalisation des dépenses publiques. Par la suite, la Délégation à l’entreprenariat rapide (DER) a été créée pour soutenir la création d’emplois.
Le gouvernement actuel poursuit ainsi les actions contre une réalité qui, malgré les initiatives successives, demeure un défi majeur. En 2023, sous le mandat de l’ancien président Macky Sall, une stratégie nationale de lutte contre la migration irrégulière avait été adoptée à la suite du drame de Fass Boye Gandiole, où de nombreux jeunes périrent en tentant de rejoindre l’Espagne.
Ce plan visait à renforcer les structures de promotion de l’entrepreneuriat, à créer des emplois et à intensifier la coopération internationale, tout en misant sur la sensibilisation.
Cependant, malgré ces diverses politiques et initiatives, la migration irrégulière continue d’alimenter la désolation au sein des familles, chaque année marquée par de nouvelles victimes sur les routes clandestines de l’exil.
Avec Sud Quotidien