Aujourd’hui, il ne se passe un jour sans que l’on entende qu’une embarcation remplie de migrants irréguliers a chaviré ou a été arraisonnée. Malgré les dangers encourus, malgré les mesures dissuasives mises en place, malgré les campagnes de sensibilisation, malgré les nombreux morts engloutis par la mer, rien n’y fait : les jeunes continuent toujours de ruer vers les embarcations de fortune pour aller chercher fortune vers un ailleurs qu’ils croient meilleur. Et ce qui est plus étonnant est le fait que certains parmi ces refoulés ou rescapés disent à qui veut l’entendre qu’ils n’hésiteront pas à repartir si l’occasion se représente.
Donc impossible de leur faire comprendre que l’Europe n’est plus cet eldorado, car voulant sortir vaille que vaille de la pauvreté dans laquelle ils vivent. Ils ont tellement l'habitude de vivre dans la pauvreté qu'ils ont fini par croire que c’est leur état naturel, avec comme modèles, le chômage, l’exclusion et l’humiliation dont ils sont souvent victimes dans la société, du fait de leur impécuniosité.
Aujourd’hui, face à l’ampleur du drame, on a tendance à indexer l’inconscience des jeunes, le chômage endémique, le manque de perspectives, les capitaines des embarcations etc. mais jamais les parents.
Et pourtant, ils sont avant tout les premiers responsables, car l’éducation et la prise en charge de leurs enfants leur incombent avant tout. Parce qu’ils ont l’obligation de les nourrir, éduquer, loger, soigner, assister, etc. Mais est-ce le cas ? Si certains chefs de famille essaient, malgré les difficultés de la vie, de s’acquitter de leurs devoirs envers leurs enfants, d’autres, plus nombreux, sous prétexte qu’ils courent derrière la Dq, n’ont pas le temps à consacrer à leurs enfants, les laissant ainsi à la merci des aléas.
Pour dire que les parents ont un rôle important à jouer dans la formation de leurs enfants. C’est à eux de leurs fournir les armes pour faire face au monde devenu un monde de compétition. Aujourd’hui, il serait intéressant quand même que les autorités en charge de ces questions migratoires dressent le profil des jeunes migrants - dans quelle ambiance familiale ces jeunes baignent ? etc.
En tout cas, ce qui est sûr et certain, est que ces jeunes qui prennent le large malgré les risques encourus, n’attendent rien de leur parent, car comme le dit l’adage, «celui qui est rassasié n’a pas besoin d’aller jouer au pique assiette». Malheureusement, de très nombreuses personnes qui n’ont pas un revenu, qui n’ont pas de quoi vivre, qui vivent au jour le jour, ont plusieurs femmes et plusieurs enfants.... comment, dans ces conditions peuvent-ils subvenir à leurs besoins ?
Les pouvoirs qui se sont succédé ont certes une part de responsabilité dans cette situation dramatique, pour n’avoir pas su instaurer une politique de jeunesse viable, fiable et durable, capable de les utiliser pour le développement du pays, pour avoir préféré investir dans le clientélisme politique avec des projets qui n’avaient aucun impact sur cette jeunesse ; alors que nombre d’observateurs soutiennent que seule l’industrialisation est la solution pour créer des emplois qualifiés nécessaires aux jeunes.
Pour preuve, des pays jadis classés parmi les nations les plus pauvres du monde, la Corée du Sud par exemple et certains pays asiatiques qui avaient le même rang que le Sénégal, sont aujourd'hui parmi les pays les plus économiquement développés au monde. Et cela ne relève pas du miracle, mais d’un travail bien élaboré.
Ils doivent leurs positions à leurs investissements constants dans les infrastructures nécessaires à l'industrialisation, dans l’éducation, les services de santé et les infrastructures intelligentes et autres… Ils ont fini par comprendre qu'investir en les jeunes, c'est investir dans un meilleur avenir, car la jeunesse est le moteur du développement.
De la même manière, les parents doivent aussi mettre un point d’honneur dans l’éducation de leurs enfants, en leur inculquant certaines valeurs, car avant tout, c’est eux qui les initient au fonctionnement de la société. Seulement, ils doivent au préalable prêcher par l’exemple et leurs propos doivent être conformes à leurs actes. Mais est-ce le cas ? C’est là où réside toute la question !
Source Tribune