Il est difficile de ne pas ressentir une certaine exaspération, en observant les événements récents. Chaque jour apporte son lot de surprises et de déceptions, renforçant le sentiment que ce pays est devenu une véritable farce. Les décisions politiques semblent être prises sans logique apparente, et les promesses de changement se dissipent dans un brouillard d’inaction et de favoritisme.
Prenons le cas des cadres du parti Pastef, pour illustrer cette dérive. Pastef, le parti d’opposition qui s’est érigé en porte-étendard de la lutte contre la corruption et l’injustice, semble être tombé dans les mêmes travers que ceux qu’il dénonçait. En effet, de nombreux cadres de Pastef ont été nommés dans diverses administrations publiques. Ces nominations posent une question cruciale : sur quelle base ont-ils été choisis ? S’agit-il de compétences avérées ou simplement d’une affiliation partisane ?
L’administration publique est censée être le pilier de l’efficacité et de la transparence dans la gestion des affaires de l’État. Pourtant, il semble que ce principe ait été sacrifié sur l’autel des intérêts partisans. Les cadres de Pastef, tout comme leurs prédécesseurs issus d’autres partis, ont pris place dans des postes stratégiques, mais avec quels résultats ? Les promesses d’amélioration des services publics, de lutte contre la corruption et de bonne gouvernance, semblent s’évanouir face à la réalité des pratiques clientélistes.
Les ministères, les agences nationales, et même les entreprises publiques, voient défiler des responsables dont la principale qualification semble être leur appartenance au parti. Ce phénomène n’est pas nouveau, mais il prend une ampleur préoccupante, à mesure que les attentes de la population sont déçues. Les citoyens, eux, sont laissés pour compte, témoins impuissants d’un système qui privilégie les allégeances politiques au détriment de l’intérêt général.
En fin de compte, cette situation est le reflet d’un malaise profond. La politique n’est plus un moyen de servir la population, mais un terrain de jeu pour ceux qui cherchent à consolider leur pouvoir. Le vrai changement, celui qui apporterait des améliorations tangibles dans la vie des citoyens, semble toujours hors de portée.
Nous avons besoin d’un réveil collectif, d’une prise de conscience que le véritable enjeu est la construction d’un pays, où la compétence et l’intégrité priment sur l’affiliation politique. Sans cela, nous continuerons à assister, impuissants, à cette farce nationale, où les acteurs changent, mais le scénario reste désespérément le même.
Matar Diop