L'Action pour les Droits Humains et l’Amitié (ADHA) se félicite chaleureusement la signature de la deuxième phase du programme "Partenariat Opérationnel Conjoint" (POC), entre le gouvernement du Sénégal et l'Union européenne. En effet, ce partenariat vise à renforcer la lutte contre le trafic des migrants et la traite des êtres humains, consolidant ainsi la protection des droits fondamentaux des individus. Communiqué.
ADHA espère que le gouvernement changera de paradigme, et que ce projet contribuera au respect des normes internationales pour l’élimination de la traite des personnes et du trafic illicite des migrants, que le Sénégal peine à atteindre, comme le souligne le rapport du Département d’État américain de 2024 et notre communiqué N°17-062024 du 25 juin 2024 intitulé « Sénégal : Travail forcé et exploitation sexuelle au cœur de l’industrie minière à Kédougou -ADHA appelle à l’action ».
La lutte contre le trafic de migrants et la traite des êtres humains, est d’une importance capitale. Elle permet de protéger les droits fondamentaux des individus, en particulier les plus vulnérables, souvent exploités et maltraités par des réseaux criminels. De plus, cette lutte contribue à maintenir la sécurité et la stabilité des sociétés, en réduisant les activités criminelles transnationales, surtout dans le contexte d’insécurité qui prévaut dans la sous-région.
ADHA rappelle que, malgré les dispositifs mis en place par FRONTEX dans le cadre des accords de coopération entre l’Union Européenne et le Sénégal, les financements, les rencontres, et la création de structures, pour contrer la migration dite irrégulière, les résultats attendus n'ont pas été au rendez-vous :
La première phase du projet européen dénommé « Partenariat Opérationnel Conjoint », d’un montant de 9 millions d’euros sur une durée de 3 ans, qui avait vu la construction d’un bâtiment moderne abritant l'état-major de la DPAF et de la DNLT le 4 août 2023 ;
Le Décret n°2021-172 du 27 janvier 2021 portant création et organisation du Conseil national pour l'Insertion et l'Emploi des Jeunes (CNIEJ) ;
Les stratégies du Comité Interministériel de Lutte contre l’Émigration Clandestine (C.I.L.E.C), issues d’une rencontre d’experts datant du 21 septembre 2022 à Dakar ;
La Stratégie Nationale de Lutte contre la Migration Irrégulière (SNLMI), qui prévoit des mesures concernant la prévention, la gestion des frontières, ainsi que des mesures de répression (contre les convoyeurs), pour une durée de 10 ans (juillet 2023) ;
Le soutien à la jeunesse sénégalaise de la part de l’Union Européenne, d’un montant de 10 millions d’euros (6,6 milliards de francs Cfa) en août 2023 ;
Pour ne citer que ces accords et initiatives.
Enfin, Action pour les Droits Humains et l’Amitié exhorte le gouvernement du Sénégal à trouver des solutions face aux défis du chômage des jeunes, de la pauvreté et de la formation professionnelle. Ces mesures sont essentielles pour éradiquer les causes profondes de la migration dite irrégulière et de la traite des êtres humains.
Fait à Dakar, le 28 Juin 2024
M. Adama Mbengue
Président de l’Action pour les Droits Humains et l’Amitié (ADHA)