C’est derrière la salle André-Lejeune, en contrebas, rue du stade, que le Jardin des communs a planté ses premières graines il y a déjà environ quatre ans. Depuis bien germées, elles ont donné des idées et des futurs projets.
Au démarrage, l’idée était de porter un fonctionnement et une gestion du jardin partagé sur la théorie des biens communs. Et pour démarrer un projet sur le bien commun, il fallait une ressource. Cette ressource c’était donc ce terrain inoccupé mis à disposition par la mairie de Guéret, prêt à être défriché.
Un espace d’échanges et un lieu de rencontresDu parking bétonné d’André-Lejeune, la vue sur cet ensemble arboré et naturalisé que cultive le Jardin des communs est imprenable. Comme des petites fourmis, les bénévoles de l’association et les salariés s’affairent dans les bacs de terre pour préparer le jardin à affronter l’hiver. Là-bas,
« on arrive, on se pose, on boit un café »
décrit Ugo, salarié du Jardin des communs, « et après on se dit “bon, allez, qu’est-ce qu’on fait aujourd’hui ?" ». C’est sans doute cette légèreté sociale et cette facilité d’approche qui font du jardin un espace où « on permet aussi à certaines personnes de sortir de l’isolement » commente Ugo.
Proche du centre-ville de Guéret, le jardin permet de rapprocher les gens, qui souvent peuvent avoir le sentiment d’être périphériques. Ugo en a conscience et confie « tu vois qu’ils sont bien aussi d’être seulement avec des gens ». Le jardin fonctionne d’ailleurs aujourd’hui avec un noyau dur d’une dizaine de personnes, dont deux salariés, autour desquels viennent s’ajouter ceux qui viennent ponctuellement. Il a fallu un peu de temps après la transition de salariés pour relancer la machine. Mais depuis quelques mois, le jardin a pu reprendre des couleurs grâce à Ugo, et la deuxième salariée, Caroline, qui ont repris les choses en main. Ensuite :
« La gestion est partagée, il y a une participation citoyenne et les enjeux sont discutés collectivement au maximum »
Au départ, le projet du Jardin des communs n’était pourtant pas gagné, car le terrain était du remblai, impossible de cultiver dessus. Mais Ugo se veut rassurant « c’était un peu une opportunité finalement, pour parler de pratique, d’urbanisme, de travaux, du sol et de la façon dont on le répare, de la façon dont on restaure la vie du sol », à travers des ateliers par exemple.
Les jardins sont donc une sorte de laboratoire d’expériences, un lieu d’exemple, pour réfléchir collectivement à la façon dont il est possible de développer des pratiques respectueuses du vivant. Et même sur un sol très peu riche et très abîmé, montrer que c’est possible, et en ville.
Les victuailles sont partagées autour de grandes tabléesLe Jardin possède aussi l’agrément EVS (Espace de Vie Social) car le but premier de ces jardins n’est pas la production en elle-même, Ugo rajoute :
« C'est plutôt un moyen qui permet de lutter contre l’isolement à travers la convivialité et la pédagogie à l’environnement »
rajoute Ugo. Les légumes récoltés dans le jardin sont communs, et comme ce n’est pas la rentabilité maraîchère qui est visée, les victuailles sont partagées autour de grandes tablées collectives.
Marie Le Maux