« C’est la goutte d’eau qui fait déborder le vase… », concède un des représentants du syndicat FO du CHU de Clermont-Ferrand. Il s’agit de nouveaux cycles de travail que la direction de l’hôpital a décidé de mettre en place dans les services.
« Alors que les conditions de travail sont déjà rendues très difficiles par le manque de personnel, la direction entend imposer le déploiement de cette réorganisation : à la place de plannings individualisés, c’est une organisation unique qui est mise en place. »
Selon FO, « ces nouveaux cycles mettront en péril le maigre équilibre entre vie professionnelle et personnelle. »
À la demande du personnel, les syndicats FO, CGT, et SUD ont donc déposé des préavis de grèves dans plusieurs services, notamment la cardiologie B1, l’unité de soins intensifs cardiologiques, l’ORL, l’ophtalmologie, la chirurgie digestive, l’orthopédie, l’unité neurovasculaire, le brancardage…
En tout, onze services sont en grève depuis octobre et trois ont déposé un préavis, ceci sur les trois sites du CHU. Dans ces services, la continuité des soins est assurée malgré la grève par les personnels assignés.
Rassemblements chaque mardiLe mouvement va-t-il durer ? Des assemblées générales vont être organisées dès mardi 5 novembre à Gabriel-Montpied, le 12 novembre sur Estaing et le 14 novembre sur Louise-Michel. Un rassemblement des agents devant la direction générale à Gabriel-Montpied aura lieu chaque mardi à partir du 5 novembre.
L’exigence des syndicats est simple : « C’est le retrait de cette réorganisation. Elle est faite pour ne pas répondre à notre revendication : des effectifs à la hauteur des besoins. »
« Après des années de souffrance, on sent une tension énorme dans les services et ce mouvement est d’une ampleur exceptionnelle », reconnaît une des représentantes de FO.
Marianne Maximi, députée du Puy-de-Dôme, a interpellé Geneviève Darrieussecq, ministre de la Santé et de l’Accès aux soins, dans une lettre datant du 29 octobre.
Elle alerte sur la situation du CHU, les agents voyant leurs plannings bouleversés dès début 2025. « Cette modification aura aussi a fortiori des conséquences néfastes pour les patients qui souffriront de l’épuisement des personnels soumis à ces nouveaux rythmes de travail. »
Dans ce contexte, la députée soutient les revendications de la Fédération Hospitalière de France visant à accorder 6,3 milliards d’€ supplémentaires pour assurer le bon fonctionnement de l’hôpital public.
Michèle Gardettemichele.gardette@centrefrance.com
(*) Contactée, la direction générale du CHU n’a pas souhaité s’exprimer pour le moment.