La pluie intense n’a duré que quelques minutes, ce jeudi 17 octobre dans l'après-midi, mais a suffi à faire déborder un des deux cours d’eau qui traversent la commune de Lanteuil, au sud de Brive. « L’eau est vraiment montée très vite et notre garage s’est retrouvé inondé, raconte Adrien Laumond, garagiste de Lanteuil. Nous avons ouvert les portes pour que l’eau s’évacue dans un pré. On va passer le week-end à nettoyer. »La crue a causé des dégâts en l'espace d'une heure et demie.
Une eau rougeâtre dans le bourgUne eau rougeâtre, venue de la Vianne. « C’est un ruisseau qui peut être asséché l’été. Mais quand il pleut comme cela, tous les cours d’eau vont ruisseler dans la Vianne, qui se transforme en véritable torrent. Il y a 250 m de dénivelé sur les 5 km de lit de rivière », détaille Christian Derachinois, le maire de la commune. Le dernier épisode similaire à Lanteuil, remonte à 2001. « C’est toujours la Vianne qui inonde le bourg », souligne le maire.
Ce jeudi, une douzaine de maisons ont été inondées dans la commune. Entre le moment de la crue et celui de la décrue, soit 1?h?30 environ, l’école s’est transformée en petit îlot, entourée par 50 cm d’eau. Plusieurs élèves à la garderie ont dû être évacués par les pompiers. Une épicerie et un restaurant, qui sert aussi de cantine scolaire, ont été eux aussi envahis par les eaux.
D'importants dégâts au cimetièreMais les dégâts matériels les plus spectaculaires concernent le cimetière. « Le mur d’enceinte est ravagé sur une longueur de 50 mètres, décrit le maire. Quelques portes de caveaux ont été ouvertes par la puissance de l’eau et un cercueil a été endommagé », explique Christian Derachinois.
Une vingtaine de pompiers mobilisés à Lanteuil.
Ce vendredi, veille de vacances scolaires, l’école de la commune restera fermée. Dans la cellule de crise improvisée dans la mairie, avec le sous-préfet et les pompiers, on se voulait très prudent sur la nuit à venir. « On annonce moins d’eau que ce qui était annoncé durant la journée, où il est tombé 75 mm d’eau. Mais au-delà du volume d’eau, ce qui compte, c'est le laps de temps durant lequel l’eau se déverse », précise le lieutenant-colonel Pascal Pacherie, qui a mobilisé une vingtaine d’hommes.
Ce jeudi soir, à Lanteuil, dans les maisons sinistrées, on finissait d’essuyer les traces de la crue, sans garantie de ne pas devoir recommencer rapidement.
Pierre Vignaud Photo Stéphanie Para
