La deuxième ville du Puy-de-Dôme poursuit sa mutation

Dans le centre de Cournon-d’Auvergne, ce n’est pas la révolution mais cela y ressemble. C’est plutôt une double évolution qui vise à inscrire la deuxième ville du Puy-de-Dôme dans la modernité.

"Nous avons actuellement deux chantiers imposants qui se juxtaposent, explique François Rage, maire. D’abord nous préparons la commune à l’arrivée des tram-bus déployés dans le cadre du projet Inspire. Cela implique une nouvelle approche de la circulation avec plusieurs voies qui vont passer à sens unique. Et plus de place pour les piétons et les vélos. Tout devrait être terminé l’été prochain. Ensuite, nous en profitons pour imaginer un cœur de ville plus fédérateur, pour doter Cournon d’un lieu central bien identifié, dynamique et animé."

Il suffit donc de se rendre autour de la place Gardet pour voir l’ampleur du chantier. Une partie des accès viennent d’être rouverts aux automobilistes mais les travaux continuent de battre leur plein. Alors qu’elle était dédiée à la circulation et au stationnement, elle est en train de totalement se transformer pour devenir un vaste espace piéton de plus de 6.000 m². Parallèlement, le nouveau plan de circulation entre progressivement en service dans le centre ancien.

Comme toutes les mutations, celle-ci entraîne forcément son lot de mécontents. Notamment du côté des commerçants installés à proximité du chantier.

"J’estime ma perte à près de 50 % et je suis obligé de licencier ma vendeuse, témoigne le gérant du tabac-presse. La métropole m’a contacté pour faire les démarches d’indemnisation mais je n’ai plus de nouvelles. Mais si vous allez faire un tour dans le vieux bourg, vous allez voir que ce n’est pas la joie."

Effectivement, un peu plus haut, une coiffeuse fait signer une pétition contre le nouveau plan de circulation : "L’objectif est de limiter le flux de voitures et, pour l’instant, c’est l’inverse qui se produit. En plus, avec les nouveaux sens de circulation, les conducteurs en ont marre de tourner et, au bout d’un moment, ils font n’importe quoi, accélèrent et s’engouffrent dans les sens interdits."

François Rage entend ces remarques : "Je tiens des permanences sur le plan de circulation. J’en suis à une trentaine de rendez-vous. La dernière réunion publique a longuement évoqué le dossier. Je reçois aussi des courriers. Je m’enrichis de tout ça et, a priori, notre plan de circulation va évoluer à la rentrée des vacances de la Toussaint pour tenir compte des réalités."

Tout le monde n’est pas opposé à ce vaste chantier : "Cela va dans le sens de l’histoire, estime Pascal, gérant du bar le Verre d’O. La future place sera plus attractive et, au final, tout le monde devrait y gagner. Moi, j’ai de la chance, pour l’instant les travaux n’impactent pas mon activité. Mais je comprends certains collègues qui m’expliquent que leurs clients rencontrent des difficultés à venir chez eux. Le cap peut être difficile à passer. Il faudra que ceux qui examinent les dossiers d’indemnisation soient compréhensifs : certains commerçants n’ont pas de travaux devant leur pas-de-porte mais sont quand même impactés par les actuelles difficultés de circulation." 

Fabrice Mina