Parce qu'elle aime, Meggy Lafleur pense pouvoir faire ce qu'elle veut. Mais la lourde peine qui a été prononcée à son encontre, ce mercredi 16 octobre, a sonné comme un brutal retour à la réalité. Cette femme de 25 ans, jugée devant le tribunal correctionnel de Brive (Corrèze), devait répondre d'atteintes sexuelles commises sur deux jeunes femmes (dont son ex-compagne) et de dégradations de bien d'autrui.
Un viol correctionnaliséLes faits qui lui étaient reprochés ont eu lieu dans le courant de l'été. Le 25 juin dernier, la jeune femme, avait passé une journée à Brive, avec des amis, malgré une interdiction de se rendre en Corrèze.
Hébergée le soir même par une amie, elle se serait montrée trop entreprenante. La victime, qui a déposé plainte, a expliqué que son invitée lui avait arraché ses vêtements avant de la pénétrer avec ses doigts. « Elle s'est laissé faire. C'était une relation consentie » n'a eu de cesse de répéter la prévenue. « Elle a dit non à plusieurs reprises. Et si la victime s'est à un moment laissé faire, c'est parce que Madame lui disait que si elle voulait que ça s'arrête, il fallait se laisser faire », a rétorqué Me Christelle Malauzat pour la victime.
Des dégradations et une agression par surprisePour les seconds faits, ceux du 21 juillet, elle s'était rendue chez son ex-compagne, à Brive. Dans la nuit, après avoir crevé les pneus et rayé la voiture du nouveau petit ami de celle-ci, elle s'était glissée dans la chambre conjugale, et avait commencé à caresser et embrasser la victime.
Tout en reconnaissant ces faits, le tribunal n'a pu que constater, chez la prévenue, une absence totale de remise en question. « Je l'aimerais toujours. Je n'avais pas de pensées sexuelles. C'était une déclaration d'amour. Je dépends d'elle affectivement », s'est défendue la mise en cause.
"Je veux récupérer mon chien"« Vous aviez une interdiction de contact avec elle, car vous avez été violente par le passé, et une interdiction de vous rendre en Corrèze. Que faut-il faire pour que vous la laissiez tranquille ? l'a interrogée la présidente du tribunal.
« Je veux récupérer mon chien et après, je la lâche », a répondu la jeune femme déconcertante. Quelques instants plus tard, en regardant la victime, elle lancera un « je ne reviendrai pas à Brive, c'est moi qui te quitte », avant de lui réitérer « son amour ».
À force de la voir interrompre les intervenants, la présidente finit par l'exclure de l'audience. Elle reviendra, pour écouter, la peine prononcée par le tribunal : trois ans de prison ferme avec un suivi socio-judiciaire strict durant trois ans. Elle devra indemniser les deux femmes à hauteur de 8.000 et 4.000 euros.
Pierre Vignaud
