Samedi 7 septembre, à 11 heures, à un moment de grande affluence, l’agent de sécurité de l’hypermarché d’Aiguilhe repérait un drôle de manège entre trois hommes, au rayon beauté. Il avertissait le directeur et utilise le système de vidéosurveillance pour suivre les mis en cause ainsi que constituer des preuves. En même temps, il appelait la police.
Arrêtés en 30 minutesLes craintes d’être victime d’un vol étaient rapidement confirmées lorsque l’un des hommes passait en caisse tout en défaisant le cordon qui fermait celle d’à côté pour permettre à l’un de ses complices de se faufiler avec trois cabas remplis de marchandises.La vigilance du personnel permettait de rattraper le mis en cause sur le parking et de donner le signalement de la voiture à bord de laquelle le reste de la bande venait de s’échapper. Une demi-heure plus tard, les gendarmes les interpellaient à Saint-Paulien, sur un signalement transmis par la police. Bilan de l’opération : les trois hommes n’ont finalement rien volé et ils se sont retrouvés en garde à vue, puis en détention provisoire. Ils y ont attendu notamment les analyses toxicologiques du conducteur de la voiture, dont les dépistages d’usage avaient révélé la présence de cocaïne et de cannabis dans le sang, pour pouvoir être jugés dans le cadre d’une comparution à délais différés.L’audience s’est déroulée, hier, au Palais de justice du Puy. Les trois Géorgiens, âgés de 40, 29 et 25 ans n’ont pas vraiment justifié leur présence sur le territoire français. Deux d’entre eux ont expliqué être venus « pour les Jeux olympiques ». Pas de quoi convaincre le président du tribunal, Fabien Sartre-Andrade dos Santos.
Nous ne sommes pas dupes. On sait très bien qu’il y a une mafia géorgienne qui fonctionne de façon pyramidale pour organiser les vols en France.
Les trois prévenus n’ont pas confirmé, se contentant de répondre que les marchandises volées (des lames de rasoir et des brosses à dents électriques) devaient être acheminées en Géorgie. Pour leur défense, Me Anne-Sophie Clauzier a minimisé les délits commis, argumentant qu’il était préférable « de voler un supermarché plutôt que de s’en prendre à des personnes vulnérables ».Avant que le tribunal ne parte délibérer, les trois prévenus se sont exprimés une dernière fois par la voix de leur interprète : « On regrette beaucoup. C’était une grave erreur de notre part. Mais on a déjà fait un mois de prison. Maintenant, tout ce que l’on veut, c’est rentrer chez nous. » Pour cela, il leur faudra d’abord attendre d’avoir purgé leur peine de prison, prononcée en suivant les réquisitions du ministère public. Les hommes âgés de 40 et de 29 ans ont été condamnés à 8 mois de prison ferme avec maintien en détention, tandis que celui de 25 ans, Anzor Tchanturidze, jugé en récidive, a écopé d’un an ferme avec maintien en détention, également. Quand ils auront retrouvé leur liberté, ils devront respecter l’interdiction de paraître sur le territoire français « de façon définitive ».
Céline Demars
Identité. En application de la charte du groupe de presse Centre France, nous indiquons l’identité des personnes condamnées dès lors qu’une peine d’un an ferme avec maintien en détention est prononcée.
