Chaque année depuis 1985, Olivier Curchod est accueilli à deux ou trois reprises dans la maison de Claude et Annie Miller, à Vallière. Autant dire qu’il connaît bien le sud de la Creuse.
« Au décès de Claude, Annie m’a demandé de classer les affaires de Claude, des cartons contenant ses scénarios et des tas de documents. En effectuant ce travail, l’idée du livre que je voulais consacrer à Claude depuis des années s’est précisée. J’ai opté pour une biographie qui décline film par film, une vie dédiée à 95 % au cinéma. J’ai cherché à raconter l’histoire de chaque réalisation, de l’écriture au tournage à l’accueil de la critique et du public, dévoilant ainsi les coulisses du film », a expliqué Olivier Curchod qui a bien connu le cinéaste sans être pour autant devenu un intime.
« Parcourir 50 ans de cinéma français »Au cinéma Le Colbert et le lendemain à la librairie La Licorne, il a présenté et dédicacé son livre, « Claude Miller, une vie de films » (éditions Les Impressions nouvelles, 576 pages, 26 €). Au Colbert, la soirée a permis de découvrir « Serpent », court-métrage datant de 1962, et de redécouvrir « Un secret », un classique de Miller sorti en 2007, adapté du roman autobiographique de Philippe Grimbert, tourné en partie en Creuse, du côté de Royère-de-Vassivière.
« Claude Miller est resté fidèle à ses origines, habitant soit en Creuse soit dans le 93. Parti de rien, il est devenu l’un des cinéastes les plus importants de sa génération. Mon livre est consacré à tous ses films mais il permet aussi de parcourir 50 ans de cinéma français. Claude a beaucoup travaillé, il a fait aussi beaucoup travailler. C’était quelqu’un de très angoissé, de torturé qui utilisait son angoisse pour faire des films. Mon livre a un côté romanesque avec des coups de théâtre, du suspens, des effets d’attente. La vie de Miller n’a rien de linéaire, elle est très humaine. L’ouvrage se lit comme un roman. »
Défendre Claude MillerOlivier Curchod affirme que Claude Miller ne jugeait pas les autres et qu’il se comportait toujours avec vaillance, y compris à la fin de sa vie lorsqu’il a lutté pendant deux ans contre le cancer, tout en réalisant deux films, sans dire un mot sur sa souffrance.
Olivier Curchod estime que son son livre est « le bouquin de sa vie », que pendant des années « il fera du Miller », de festival en festival, de rencontre en rencontre. Il a envie de le défendre, de le faire connaître. Lors du festival de Bourganeuf (*), il présentera « La chambre des magiciennes », film peu connu qui n’en était pas moins l’un des préférés de Claude Miller.
(*) Annie Miller et Olivier Curchod seront au cœur du festival annuel dédié à Claude Miller « Ciné des villes, ciné des champs » qui se déroulera du 23 au 27 octobre, à Bourganeuf.
