Intitulé « Tronçais : des futaies françaises à la flèche de Notre-Dame de Paris », ce colloque était organisé par la Société des Amis de la Forêt de Tronçais. Il a réuni, durant une journée d’études, des experts forestiers, des artisans du patrimoine, des représentants de l’Office national des forêts, ainsi que des élus locaux.
Après la sonnerie traditionnelle des trompes de l’ONF, Pascale Trimbach, préfète de l’Allier, le sénateur de l’Allier, Bruno Rojouan, et le maire de Cérilly, Fabien Thévenoux, ont tous souligné l’importance historique et patrimoniale de la forêt de Tronçais. Un massif forestier d’exception qui a joué un rôle crucial dans la restauration de la charpente de Notre-Dame.
Grands et résistantsJonathan Truillet, adjoint Science et patrimoine de la directrice générale déléguée de l’établissement public Rebâtir Notre-Dame de Paris a, de son côté, détaillé les raisons pour lesquelles la reconstruction de la flèche de Notre-Dame a été décidée à l’identique, respectant les plans d’origine de Viollet-le-Duc, après l’incendie dramatique d’avril 2019. Cette approche de fidélité aux techniques et aux matériaux d’époque a impliqué une sélection rigoureuse des bois, notamment des chênes issus des forêts françaises.
Aymeric Albert, chef du département commercial bois à l’ONF, a pris la parole pour présenter la méthode de sélection des bois utilisés pour la flèche et la nef de Notre-Dame. Il a expliqué que les chênes de Tronçais, célèbres pour leur qualité, ont été choisis en raison de leur résistance et de leurs dimensions. Il a également rappelé l’importance de la sylviculture en futaie régulière, une technique qui permet de produire des arbres de grande taille, indispensables pour des ouvrages comme la charpente de la cathédrale. La forêt de Tronçais, gérée avec soin depuis des siècles, est l’une des rares à pouvoir fournir de tels chênes.
Des témoignages des responsables de l’Agence Berry Bourbonnais de l’ONF ont également été partagés, expliquant le processus de sélection au niveau national, et le travail effectué dans les forêts domaniales de l’Allier et du Cher pour prélever les arbres nécessaires.
L’art de la charpenteJean-Louis Bidet, représentant des Ateliers Perrault Frères, installés dans le Maine-et-Loire et spécialistes de la restauration de monuments historiques, a pris la suite pour évoquer les techniques de construction des charpentes de la flèche et de la nef. Il a détaillé les processus de mise en œuvre, qui allient des compétences anciennes et modernes, pour recréer à l’identique cette partie essentielle de Notre-Dame.
Les échanges ont également mis en lumière la contribution locale, avec l’intervention de la scierie Chignac, située à Meaulne, qui a pris en charge une partie du sciage des chênes de Tronçais destinés à la flèche. Des jeunes compagnons charpentiers, garants de la transmission des savoir-faire traditionnels, ont également participé à la restauration.
La matinée s’est conclue par une session d’échanges avec le public. Des questions ont porté sur les aspects techniques de la restauration ainsi que sur la gestion durable des forêts.