Neutraliser des preneurs d’otage armés, secourir un blessé par balles en milieu ouvert, et sous la menace de tirs hostiles… Telle était l’équation que devaient résoudre les gendarmes du Psig, hier, au 28e Régiment de transmissions. Le scénario, construit et mis en place par l’adjudant Julien, devait donner du fil à retordre aux militaires des Pelotons de surveillance et d’intervention de la gendarmerie d’Issoire et de La Bourboule. Mission accomplie.Briefing avant l'intervention.
La situation s’envenime"Ce qui est intéressant sur ce type d’exercice, c’est de faire travailler ensemble les deux Psig de la compagnie en intégrant des moyens départementaux comme le Groupe d’investigation cynophile (GIC). C’est un scénario que l’on pourrait avoir à traiter en urgence, en attendant des renforts."
L’histoire tient en quelques mots : après la faillite brutale et soudaine d’une entreprise, deux employés prennent le directeur en otage. La situation s’envenime et exige l’intervention de la gendarmerie.La colonne progresse jusqu'au lieu où est retenu l'otage.
Casques lourds et fusils d'assautAprès un briefing rapide, le dispositif se met en place. Les militaires, équipés de gilets et casques lourds, armés de fusils HK G36 et HK UMP progressent discrètement et se positionnent tout autour du bâtiment où les preneurs d’otages sont retranchés.
"L’objectif est d’abord d’éviter la fuite des deux individus armés et de recueillir du renseignement."
Les fenêtres obstruées ne permettent pas d’en apprendre beaucoup sur le drame qui se noue à l’intérieur.La victime, sous la menace d'un homme armé, est blessée. C’est alors que des coups de feu retentissent. La tension monte d’un cran lorsque l’un des preneurs d’otage menace d’exécuter le directeur joué par un jeune gendarme. Un maquillage, réaliste, simule une grave blessure au bras. L’otage parvient finalement à déjouer la vigilance de son agresseur et prend la fuite. Le tireur presse la détente à plusieurs reprises et le blesse mortellement.
Un entraînement réalisteLes gendarmes apportent les premiers soins à l'otage tout juste libéré.Plusieurs minutes s’écoulent avant que les gendarmes ne parviennent à l’exfiltrer de la zone à découvert. Les premiers secours lui sont apportés mais son état s’aggrave rapidement. Les militaires doivent gérer cette situation critique sous la menace de nouveaux tirs. Plus tard, les deux hommes armés seront interpellés avec l’aide de Ciko, le berger belge malinois du chef Mathieu. L’exercice touche à sa fin.
Certaines initiatives et actions ont pris trop de temps, selon les observateurs. "L’exercice est fait pour ça", souligne de commandant Garcin. Une coordination plus fluide entre les Psig demande en effet de multiplier les entraînements de ce type. Le débriefing a permis d’analyser objectivement le déroulé de l’opération. Et ses points positifs. Les gendarmes des deux unités d’intervention avaient le sourire. L’exercice a aussi renforcé l’esprit de cohésion. Un élément essentiel pour être prêt le jour J. Interpellation du second preneur d'otage avec le chien du GIC.
David Allignon