Jusqu’à samedi après-midi, il avait pourtant décidé de ne pas prendre le départ. Recordman du nombre de victoires sur le Roc d’Azur CIC (2014, 2016, 2019, 2022), Jordan Sarrou était rentré malade de la campagne nord-américaine de Coupe du monde. Il a finalement décidé de tenter sa chance : judicieuse décision.
Dimanche, sous un grand ciel bleu, l'Auvergnat, champion de France de 31 ans, champion du monde en 2020, a ajouté pour la cinquième fois son nom au palmarès du Roc d’Azur CIC après 2h12’22’’ d’effort pour les 55 km.
Aussitôt le départ, donné par la championne olympique Pauline Ferrand-Prévot, le Néerlandais Dylan van Baarle (huit participations au Tour de France, vainqueur de Paris-Roubaix 2022, vice-champion du monde 2021) imprimait un gros rythme (finalement 85e). Mais dès la première descente dans le col de Fournel, les spécialistes du VTT reprenaient la main.
Au bas de la descente, Mathis Azzaro, Joshua Dubau et Maxime Marotte, les trois membres du team Decathlon Ford, venus avec de grosses ambitions, ainsi que Jordan Sarrou, pointaient en tête avec déjà une trentaine de secondes d’avance.
Au fil des kilomètres, Azzaro faisait la différence. Au Bougnon, lieu mythique de l’épreuve avec son véritable corridor humain, l’écart était fait avec près d’une minute d’avance sur Sarrou, et 1’30 sur Joshua Dubau, finalement troisième (2h15’29’’).
De mes cinq victoires, je crois que ce fut la plus dure à aller chercher car je commençais à avoir des crampes.
Alors que tout le monde attendait Azzaro sur la ligne d’arrivée, c’est pourtant le maillot tricolore de Jordan Sarrou, 14e des derniers Jeux olympiques, qui débouchait dans la dernière ligne droite.
« Sincèrement, je suis le premier surpris, confie-t-il. C’était mal embarqué car Mathis est parti vite. Je n’ai pas voulu prendre le risque de le suivre dans la descente pour ne pas risquer de crever. Mais je n’ai pas voulu lâcher. Quand j’ai appris que j’avais plus d’une minute de retard, pour moi, c’était fini. Et puis au début de la piste cyclable, je l’ai aperçu et j’y ai de nouveau cru. J’ai tenté le tout pour le tout. Je l’ai vite rattrapé et j’ai tout de suite placé une attaque. De mes cinq victoires, je crois que ce fut la plus dure à aller chercher car je commençais à avoir des crampes. Même si c’est la cinquième, c’est toujours une très belle ligne dans le palmarès. Le Roc d’Azur CIC, c’est la fête et le partage. »
Dans la course féminine, Emeline Detilleux, partie dès le début de la course en compagnie de la tenante du titre, la Française Noémie Garnier, s’est ensuite détachée pour aller remporter son premier succès sur le Roc d’Azur CIC (2h44’44’’).
La coureuse de 24 ans signe également la première victoire belge dans la course féminine de l’histoire du Roc d’Azur CIC.