Dans le saladier de Tola Vologe, il ne restait plus que quatre boules, celles du Puy (N2), de Brives-Charensac (R3) et de Dompierre (R3) ou Saint-Yorre (D1). Aurillac a hérité du plus gros, du plus fort. Une chance ? Si, comme toujours, les avis étaient partagés, Pierre Dufour, le nouveau président aurillacois, n’hésitait pas : « C’est très bien… ».
Effectivement, l’occasion est belle de se rappeler aux bons souvenirs sans forcément parler d’exploit. Le Puy d’aujourd’hui, c’est un peu, beaucoup, l’Aurillac d’hier, ambassadeur de l’Auvergne durant toutes ces saisons passées à croiser la route des grands amateurs français. Du coup, que le septuagénaire cantalien tombé dans les oubliettes du championnat régional dispose d’une opportunité de reprendre un peu de lumière est assurément une bonne chose.
Héros de l’édition précédenteDire qu’Aurillac rêve de défrayer la chronique ne mangera pas de pain, affirmer que Le Puy est le grandissime favori non plus. Il n’empêche qu’au pied du Rocher Corneille comme du puy Courny, on se garde bien de tirer des plans sur la Comète. Par superstition sans doute.
Les Vellaves se souviendront qu’en plein Covid, le dimanche 7 février 2021, ils avaient dû ferrailler, à huis clos, dans leur fief de Massot, pour sortir au 7e tour des Cantalous encore en N3 et beaucoup plus coriaces que prévu (4-2). Les troupes dirigées alors par Roland Vieira et animées par le talentueux Alexy Bosetti venaient de tracer le sillon d’une épopée, agrémentant une période noire pour le football.
Si Le Puy faisait déjà partie des spécialistes (*), il tomba encore plus sous le charme de cette épreuve si versatile. Au point de nouer un lien vraiment fusionnel en tout début d’année quand après avoir cloué le bec à Dunkerque et Laval, deux pensionnaires de Ligue 2, le porte-drapeau de la Haute-Loire releva brillamment le défi du grand Stade Rennais (L1) en quarts de finale. Les Bretons filèrent alors par un trou de souris devant 32.000 spectateurs rassemblés à Geoffrey-Guichard (1-3).
Des retours à AurillacNul doute que l’entraîneur Stéphane Dief et ses bonshommes ont une forte envie de revivre d’inoubliables moments que seule la Coupe peut inventer. Aurillac sait à quoi s’en tenir. Il sait aussi, pour avoir éliminé les Verts de Sainté à deux reprises (1996 et 2002), qu’à l’impossible nul n’est tenu (**). Maintenant, c’est une autre époque que vit Aurillac avec un effectif qui disposera ce samedi d’une opportunité de commencer à écrire sa propre histoire.
S’il s’agira de grimper aux arbres, de se mettre minable, de manifester un supplément d’âme, il sera également question d’apporter des réponses dans le jeu face à un adversaire évoluant deux niveaux au-dessus, un adversaire ambitieux, référence du National 2 où il est invaincu après sept journées.
Aurillac devra livrer un vrai match de Coupe sans complexe, mais avec méthode et ce qu’il faut d’audace et de folie. L’important sera de tout donner avec un réalisme tout terrain, de monter le curseur à tous les étages afin de prétendre opposer la réplique espérée.
Jérôme Galvaing, le technicien du cru récupère quatre pièces maîtresses : le gardien Thioub et les milieux de terrain Costa, Da Silva et Meyniel absents samedi dernier face au FC Riom. En revanche, Mathieu Romud (cheville) et Bergounioux (suspendu) ne sont pas opérationnels.
(*) Lors des sept dernières saisons, Le Puy a été éliminé quatre fois en 32es, une fois en 8es et une fois en quarts de finale.
(**) À l’automne 2015, les Cantaliens de l’US Saint-Flour (R1) ont sorti Le Puy (N2) au 5e tour (1-0). Quatre ans plus tard, au 6e tour cette fois, Ytrac Foot (R1), entraîné par Jacques Merle, l’actuel directeur sportif de l’AFC, s’est incliné face aux Vellaves (N2) sur la pelouse de… Baradel (0-1).
Le groupe d'Aurillac :Thioub, Jean ; Isserte, Leybros, Fabre, Serre, Leymonie, Da Silva, Viars, Costa, Dione, Sebti, Meyniel, N. Romud, Esbrat, Manau.