Mi-doux. Voire maussade. Ou carrément terne. Alors que la haute saison s’achève, le secteur du tourisme dresse un bilan peu brillant de l’année 2024. « C’est moins bon que 2023. Juillet a été mauvais, août n’a qu’en partie compensé, et septembre est partagé », résume Isabelle Ducher, directrice adjointe de Creuse Tourisme (*).
Inflation, météo, élections…D’abord, il y a eu un gros retard à l’allumage sous les effets conjoints d’une mauvaise météo printanière jusque tard dans l’été, et des élections surprises ayant mobilisé les esprits au moment où ils auraient dû se relâcher.Deux aléas qui se sont ajoutés au facteur plus conjoncturel de l’inflation, freinant considérablement les budgets loisirs, pour rendre les touristes particulièrement frileux.
Ainsi, en juin comme en juillet, seul un tiers des professionnels du secteur se disent satisfaits de leur activité. C’est alors que le soleil revient, autour du 20 juillet, que la situation s’améliore quelque peu, pas trop tôt ! En fin de mois, les proportions de professionnels satisfaits ou insatisfaits s’équilibrent, avant de s’inverser : les trois-quarts se disent satisfaits en août.
Vues sous l’angle des sites à visiter, ces conditions fluctuantes donnent des situations très diverses. Par exemple, par rapport à 2023 : le nombre de visites à la Tour Zizim de Bourganeuf se maintient en juillet mais baisse en août. Et c’est l’inverse au Scénovision de Bénévent…
Plus sûrement au regard des accueils touristiques, la haute saison qui est traditionnellement balisée par le 14 juillet et le 15 août semble désormais décalée dans le temps. Ainsi notamment à l’Office du Grand Guéret : juillet enregistrait 2.600 visiteurs cette année contre 2.900 en 2023, mais 3.000 en août 2024 au lieu de 2.800 sur août 2023.
Cette tendance “aoûtienne” se traduit finalement pour tout le monde par des pics de fréquentations et de réservations autour du 15 août. Au niveau des hébergements par exemple, les Gîtes de France rapportent un taux d’occupation supérieur à 95 % cette semaine-là, alors qu’il ne dépassait pas 70 % un mois plus tôt, et retombe sous les 40 % dix jours plus tard.
Le record de 8.000 spectateurs atteint par la 17e fresque de Bridiers (La Souterraine), illustre ce sommet de l’été : placé le premier week-end d’août, l’événement bénéficie (pour une fois) de la meilleure fenêtre météo de la saison.
… Et pas d’été indienMais si le mois d’août sauve relativement les meubles, il reste lui aussi en-deça des années d’avant. Au regard des nuitées globales le repli entre août 2024 et 2023 est de -0.6 %. Il était de -4,2 % en juillet et sera encore de -6,7 % en septembre.
Les espoirs que les professionnels fondaient sur ce dernier mois sont douchés. Cette fameuse aile de saison de plus en plus prisée ces dernières années a, cette fois, été marquée par de nombreuses annulations. Là encore à cause de la météo. Quant aux réservations de Toussaint, elles accusent du retard. L’été indien n’est pas plus au rendez-vous que l’été tout court…
(*) En charge de l’observatoire mensuel, dont nous reprenons ici des éléments, associés à notre propre sondage auprès des 10 entités touristiques de Creuse (ayant diversement répondu).
Floris Bressyfloris.bressy@centrefrance.com