Il n’y a encore pas si longtemps, à Aurillac, des feux tricolores scintillaient à intervalles réguliers rue Paul-Doumer, avenue de la République, rue Pierre-Marty, avenue du Général-Milhaud, rue Jules-Ferry ou encore place d’Aurinques. Ceux qui se trouvaient à l’intersection des avenues Georges-Pompidou, du Général-Leclerc et des Volontaires ainsi que du boulevard de Verdun, communément appelé carrefour de La Montade, sont également de l’histoire ancienne depuis cet été.
Une entrée de ville fréquentée par 26.000 véhicules par jourAprès six mois de travaux réalisés entre février et août, la circulation des 26.000 véhicules, qui transitent chaque jour par cette entrée de ville, est désormais gérée par un giratoire. L’aménagement, voulu par la municipalité, a été inauguré lundi, en début de soirée. « La construction de ronds-points et de ralentisseurs, déjà testée dans certaines zones de la ville, montre que les automobilistes réduisent leur vitesse avec ce type d’installations, ce qu’ils ne font pas forcément avec les feux tricolores », rappelle Pierre Mathonier, le maire PS d’Aurillac.
« Au regard des premières semaines de fonctionnement, cet objectif est atteint. Les usagers peuvent constater un gain de temps significatif, mais aussi un gain esthétique avec le retrait des mâts des feux tricolores qui constituaient une réelle pollution visuelle. »
Ce carrefour atypique dit “à l’indonésienne” n’était plus conforme aux règles de sécurité en matière de séparation du trafic, de gestion des traversées piétonnes qui étaient longues et surtout dangereuses… La dernière inspection, réalisée en 2020 sur les immenses portiques qui supportaient la signalisation directionnelle et les feux tricolores, a révélé un état moyen de la structure. D’où cette décision de supprimer les feux (quatorze au total) et de réaménager ce secteur, près de 10.000 m2, de la rue du 11-Novembre au carrefour lui-même, ainsi qu’une partie de l’avenue des Volontaires, jusqu’au rond-point de La Montade.
Plus sûr pour les vélos et les piétons, un nouvel éclairage...« Cet aménagement est plus sûr pour les vélos, les piétons et bien sûr les automobilistes. Il propose également un nouvel éclairage, de la verdure, des trottoirs aménagés et agrandis », liste Pierre Mathonier.Une place importante est également laissée aux mobilités douces. Une liaison pour les vélos a été réalisée avec la piste cyclable des berges de la Jordanne, entre les avenues Pompidou et du Général-Leclerc, derrière les commerces. Après le pont, un cheminement en castine permet aux piétons et aux vélos de circuler en sécurité derrière la glissière. Sans oublier, le feu piétons installé au carrefour entre le boulevard de Verdun et la rue du 11-Novembre.L’Agence de l’eau Adour-Garonne a accompagné le projet au titre de la désimperméabilisation des sols et une gestion alternative des eaux pluviales. « Il faut au maximum permettre à la goutte d’eau d’infiltrer le sol, là où elle tombe, afin de limiter les rejets dans les réseaux ou la rivière, explique Valérie Perrier, adjointe au directeur territorial. C’est une alternative au tout tuyau et un moyen de lutter contre le dérèglement climatique. »Pour le préfet Laurent Buchaillat, « le résultat va bien au-delà de la simple suppression des feux : il était nécessaire d’apporter plus de sécurité et de fluidité sur cet axe stratégique de la commune ». L’occasion pour Bruno Faure, le président LR du Département, qui a participé au financement du giratoire, de rappeler son projet de contournement ouest d’Aurillac toujours dans les tuyaux, dont l’objectif est de « décongestionner » les grands boulevards urbains de la ville-préfecture du Cantal.
En chiffres. L'aménagement a coûté 1,18 million. L’État, qui a réalisé à ses frais la dépose des portiques de signalisation, a apporté un soutien financier de 261.000 €, au titre de la Dotation de soutien à l’investissement local 2023. Il a également apporté, par convention, une seconde subvention de 50.000 €. Le Conseil départemental a financé le projet à hauteur de 226.000 €. L’Agence de l’eau Adour-Garonne a apporté un appui de 363.000 € au titre de la désimperméabilisation des sols et la gestion des eaux pluviales. Le reste à charge de la Ville d’Aurillac est d’environ 290.000 €.
Emmanuel Tremet