Le groupe de La France insoumise à l'Assemblée nationale a décidé mardi d'exclure le député de l'Isère Hugo Prevost pour "des faits graves à caractère sexuel pouvant relever d'infractions pénales", selon un communiqué. Il s'agit de faits "antérieurs" à l'élection du député de l'Isère. Cet ancien syndicaliste étudiant âgé de 25 ans a été élu pour la première fois en juillet contre l'ancien ministre macroniste Olivier Véran.
Le groupe explique avoir été saisi fin septembre par le Comité de vigilance contre les violences sexistes et sexuelles (CVSS) de LFI "concernant des faits graves à caractère sexuel pouvant relever d’infractions pénales, antérieurs" à l'élection du député.
Après l'audition du député et au vu des éléments du CVSS, le groupe parlementaire réuni mardi "a prononcé l’exclusion du député", "conformément aux principes de la charte signée" par les candidats aux législatives, engageant à "défendre les valeurs féministes et à combattre les violences sexistes et sexuelles". Il souligne que cette décision ne pourra jamais "se substituer" à une décision de justice et "réitère son engagement sans faille dans la lutte contre les violences sexistes et sexuelles".
LFI déjà secouée par l'affaire QuatennensLa France insoumise avait été secouée fin 2022 par l'affaire du député Adrien Quatennens, condamné pour violences conjugales, qui avait rejoint les bancs de l'Assemblée nationale un mois à peine après sa condamnation. Le groupe LFI l'avait exclu temporairement pendant quatre mois, mais plusieurs députées du mouvement avaient dénoncé son retour dans celui-ci.
L'Union étudiante, qu'Hugo Prévost a co-fondée, rapporte de son côté dans un long communiqué avoir recueilli des "témoignages" faisant état de "faits de harcèlement moral et sexuel, de schémas de prédation, de faits graves pénalement répréhensibles à caractère sexuel".
Ces faits "s’étalent sur une période de 2020 à 2024 et se seraient poursuivis après le départ de Hugo Prevost de l'équipe nationale (...) en mars", ajoute l'organisation étudiante qui dénonce "une volonté de contrôle sexuel et politique des femmes". L'organisation ajoute que "la majorité des faits (...) étaient connus de certains depuis plusieurs mois voire plusieurs années". Elle demande que "justice soit faite" et exhorte le député à "démissionner de son mandat".
AFP