La structure, associative, est implantée sur Clermont-Ferrand et Ambert. Et les difficultés impactent bien sûr le centre de Clermont mais aussi et tout particulièrement l’antenne ambertoise. Le point avec Mayelle Quénée, coprésidente et Marie-Ange Poyet, bénévole à Ambert et membre du Conseil d’administration.
Qu’est-ce qui a fait que la situation financière s’est dégradée ? Mayelle Quénée . "Les subventions n’ont pas été revalorisées et restent les mêmes malgré l’inflation. Nous, on a pourtant choisi d’augmenter les salaires avec l’augmentation du coût de la vie."
Marie-Ange Poyet. "Certains de nos subventionneurs ne jouent pas complètement leur rôle. En plus, nous avons créé un centre de santé à Clermont il y a un an. Il y a eu des frais de mise en route."
M. Q . "Avec ce centre, nous avons des consultations gynéco pour toutes, ce qui n’était pas le cas avant. Pour cela, il faut du matériel et plusieurs professionnels."
Ces problèmes sont spécifiques au département ? M.-A. P. "Non, la gestion est compliquée pour tous les Plannings de France. On manque de subventions, de moyens financiers."
Concrètement, avec ces problèmes financiers, qu’est-ce qui change à Clermont et Ambert ? M. Q. "On a supprimé une permanence hebdomadaire sur deux à Ambert. Et c’est pour la remettre qu’on lance cette souscription. Cette permanence est assurée par une salariée, Joséphine, qui est conseillère conjugale et familiale. On est déjà dans une zone blanche sur le plan médical, alors on a vraiment envie de pouvoir maintenir la totalité de notre service concernant l’information et la prévention en matière de sexualité, de vie affective et relationnelle."
M.-A. P. "Dans un désert médical, la suppression d’une permanence, c’est la double peine et en plus, ce sont encore les femmes et les précaires qui trinquent."
L’information dans ces domaines, c’est essentiel ? M. Q. "Bien sûr, surtout avec l’augmentation des infections sexuellement transmissibles, et du taux de violence dans les milieux ruraux."
La suppression d’une permanence, c’est la double peine
M.-A.P. "L’État est censé donner des informations en santé sexuelle, mais au niveau national, seuls 15 % des jeunes y ont accès. L’Éducation nationale a décidé il y a quelques années que ce serait aux professeurs, aux infirmières scolaires de faire ce travail, mais certains établissements font encore appel à nous car les enseignants ne sont pas formés."
Que faudrait-il pour que votre situation financière se retrouve à l’équilibre ? M. Q. "Une journée par semaine de permanence à Ambert, c’est 10.000 € pour l’année, c’est la somme que nous espérons récolter grâce à ce financement participatif, mais pour l’instant, ça a du mal à décoller."
M.-A. P. "On a un an de creux, alors on fait appel au peuple pour ne pas perdre cette année."
M. Q. "Pour un accueil et un travail de qualité, nous avons besoin de professionnels formés, et ça a un coût. Avec 10.000 €, on sauve l’année. Joséphine reçoit des femmes victimes de violences, de plus en plus de couples en recherche de conseils conjugaux, et des jeunes qui veulent des infos sur la contraception. Elle a un rôle de conseil et aussi d’orientation concernant par exemple les IVG, les IST…"
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