C’était le 24 février 2023, sous un temps pluvieux mais néanmoins heureux. En grande pompe, le préfet de l’époque Éric Étienne, le député Jean-Pierre Vigier, Laurent Wauquiez, alors président de Région, la présidente du conseil départemental, Marie-Agnès Petit, le président de l’Agglomération du Puy, Michel Joubert décédé récemment et le maire de la ville, Michel Chapuis, aux côtés de plusieurs membres du conseil municipal, annonçaient un grand chantier d’aménagement du site du rocher Corneille.
La maîtrise d’œuvre a été confiée à pas moins de huit entreprises
Les travaux devaient commencer à la fin de l’année 2023, pour - au moins - 18 mois. Autrement dit, le chantier devrait actuellement être en phase d’achèvement, voire terminé s’il avait été réalisé en une seule fois, avec une fermeture ininterrompue du site. Mais le premier coup de pioche n’a pas encore été donné…Pourquoi ? En raison de certains lots qui ont été déclarés infructueux en l’absence d’offre. En clair, le marché doit être relancé, avec une nouvelle répartition des lots, afin d’être plus attractif auprès des entreprises soumissionnaires. Une source communale indique que « cette situation n’est pas inhabituelle, compte tenu de la spécificité de ce type de marché ».Il faut dire que le projet est particulièrement ambitieux pour le plus visité des monuments touristiques payants de la ville du Puy (près de 100.000 personnes par an). La maîtrise d’œuvre a été confiée à pas moins de huit entreprises différentes, dont les architectes mandataires M + C Architecture, le paysagiste Victor Miramand, le scénographe Doublevébé et cinq autres sociétés spécialisées dans les études de structures, de fluides, d’aménagements, d’économie et de géotechniques.Un parapet en verre doit venir remplacer les installations actuelles en fer forgé. Projections drAprès les travaux de peinture et de dorure effectués en 2012, il s’agit cette fois de redonner à l’ensemble du rocher Corneille « toute sa dimension, tant géologique, géographique, historique que spirituelle ; et d’offrir aux visiteurs une expérience unique, à la hauteur de ce site remarquable », précise le cabinet M + C Architecture.Ainsi, dès l’entrée rue du Cloître, le changement doit être au rendez-vous. Avec la mise en valeur, et un accès facilité, de la boutique située en haut de l’escalier. Un espace privilégiant la déambulation du public est prévu pour permettre aux visiteurs de mieux profiter de la vue, avec la création d’une terrasse nichée au creux d’une ombrière. La billetterie, aujourd’hui implantée dans un bâtiment qui masque le panorama sur l’ouest et notamment la basilique Saint-Joseph à Espaly-saint-Marcel, doit être détruite. Et un nouveau contrôle d’accès créé en aval, dans la montée.Une installation scénographique à base d’écrans led transparents, de projections directes et de rétroprojection sur film holographique doit voir le jour sur la partie basse du site.
« Pas dans le vide »Le réservoir d’eau, présent en hauteur, doit être utilisé pour mettre en œuvre une circulation permanente au niveau du sol. En réutilisant les caniveaux existants, cette petite rivière artificielle permettrait d’apporter à l’ambiance générale un agréable bruit d’écoulement d’eau et un peu de fraîcheur en été.Enfin, la plateforme d’accueil de la statue doit être entièrement revue et agrémentée d’une nouveauté qualifiée de « clou du spectacle ».À l’extrémité sud de la plateforme sommitale, une nouveauté.Des garde-corps en verre vont être installés pour « ceinturer » l’intégralité de l’espace et « renforcer la sensation de pureté et d’infini ». En complément, un point de vue plus spectaculaire doit être créé pour satisfaire les personnes en recherche de sensations fortes. Cet espace inédit de quelques mètres carrés doit être matérialisé par un porte-à-faux en verre, à l’extrémité sud de la plateforme, un peu sur le même principe que le « Pas dans le vide » ouvert en 2013 à l’Aiguille du Midi.
Cédric Dedieu