Benjamin Urdapilleta, 39 ans au printemps prochain, a-t-il un problème avec son âge ? Lui poser la question le fait marrer, comme les remarques acerbes sur les réseaux sociaux qui voudraient l’envoyer à la retraite. « Ça me fait rire. Dès fois, je m’ennuie un peu sur le canapé et je leur réponds gentiment. Alors oui, j’assume d’être un vieux joueur car j’en suis un, mais ça ne veut rien dire l’âge si tu es bien physiquement et mentalement. Disons qu’à 38 ans, il faut que je sois au top sur les deux plans », sourit l’Argentin.
Ennuyé par un bobo musculaire à un ischio en début de saison, Urdapilleta n’a pas encore livré la prestation référence qui mettra fin au débat de sa compétitivité. « Moi, la tête va toujours bien. Le corps, j’ai eu mon souci à l’épaule la saison dernière, j’ai eu un peu de mal à une période, mais là, franchement, ça va. Je me sens plus costaud aujourd’hui car cet été j’ai pu récupérer et faire du renforcement ».
Clermont et Urdapilleta attendus aussi sur la qualité de leur rugbyUne semaine après un échec cuisant à Perpignan, l’ASM est naturellement au pied du mur. Sous pression face à Toulon, une équipe qui semble avoir trouvé son rythme de croisière. Un contexte délicat qui ne fait nullement trembler un joueur de la trempe d’Urdapilleta. Au contraire, il se nourrit de ces ambiances électriques, de ces matchs à enjeux qui peuvent vous faire basculer une saison.
« Ce type de match face à Toulon me motive particulièrement. Je suis même très excité de rejouer avec le numéro 10, c’est ce qui me pousse et c’est pour ça que je continue à jouer. Oui, j’aime la pression, il y en aura assurément demain (NDLR : ce soir) au Michelin. Et sans l’adrénaline, je ne jouerais plus depuis longtemps », assure l’Argentin.
Christophe Urios : « Benjamin, il aime ces matchs, c’est un joueur d’expérience qui embarque les autres sur son état d’esprit. À lui de prendre les responsabilités de l’équipe ».
Au fond de lui, Benjamin Urdapilleta se nourrit sans aucun doute de la haine de la défaite. Enfin, du non-match, comme celui livré il y a huit jours à Aimé-Giral. « Perdre un match n’est pas un problème. C’est le sport, il faut un vainqueur et un perdant. Ce qui me pose problème, c’est de jouer sans être dans le match au point de se faire bouffer (sic). À Perpignan, c’est ce qui s’est passé et j’étais vraiment déçu ; de moi et de l’équipe. Très déçu et triste même ».
Clermont est attendu ce soir sur sa capacité à réagir. À tenir aussi son rythme à domicile avec deux victoires bonifiées en deux rendez-vous. Attendu également sur la qualité de son rugby, pas très performant sur ce début de saison. Et quand on parle de jeu, un demi d’ouverture a forcément son mot à dire. « On n’est pas encore très bien sur le jeu. Cette semaine, on a essayé de modifier des choses. J’espère que l’on va montrer une meilleure façon de jouer au rugby, dès ce match face à Toulon. On a fait une bonne semaine, la meilleure peut-être sur la connexion dans le jeu. Mais maintenant, c’est en match qu’il faut montrer un meilleur visage. Je suis confiant ».
Christophe Buron