Suite à l’épidémie de FCO, les 1.500 éleveurs ovins d’Auvergne ont été contactés par leur MSA, par courrier puis par téléphone, ce qui est une première.« Nous avons commencé par ceux qui n’avaient pas envoyé leur déclaration de revenu et qui risquait le paiement forfaitaire maximum », explique Frédéric Brance, le nouveau directeur de la Mutualité sociale agricole Auvergne. Il a pris son poste cet été, après avoir dirigé la CPAM de la Haute-Loire pendant trois ans.« C’est la première fois qu’on développe une action de prévention à ce point », relève Frédéric Brance, qui sait que ses bénéficiaires ont 60 % de risque en plus de commettre une tentative de suicide que le reste de la population française. « Les crises agricoles s’enchaînent, nous devons prendre soin de nos adhérents. »
Ces dernières années, la MSA a créé un numéro de téléphone direct permettant de bénéficier d’un accompagnement social et administratif : mise en place d’échéanciers de paiement, prise en charge de cotisations… Il y a aussi un numéro de téléphone pour le soutien psychologique : agri-écoute. Sans compter le fonds d’urgence et l’aide au répit.
Déserts médicaux« Et on sait bien que nos bénéficiaires habitent des déserts médicaux. Dans le sud de la Haute-Loire, la MSA a intégré un groupe de travail pour mettre sur route un médico-bus. En Cantal/Haute-Loire, les élus du département et de la Région ont un projet de centre de santé avec des médecins salariés auquel, comme la CPAM nous allons être associés. »
La MSA ne protège pas seulement les agriculteurs. Le Crédit agricole, Groupama et les coopératives agricoles en bénéficient, ce qui représente, en Auvergne, plus de 100.000 personnes.Pour ses bénéficiaires, l’intérêt de la MSA est d’être un guichet unique : à la fois CPAM, CAF, CARSAT, URSSAF… Elle compte 600 salariés, mais elle en compte aussi 900 autres, au sein d’associations qui génèrent 35 millions d’euro de chiffre d’affaires. Par exemple, Amallis est le premier opérateur d’aide à domicile du département de l’Allier, avec seize antennes.
Dans le Puy-de-Dôme, l’ARPFE est une association de protection de l’enfance importante : le conseil départemental lui permet de suivre 530 enfants en même temps, « et ce chiffre devrait augmenter, c’est en cours de négociation ».« C’est un esprit d’entreprise au service des territoires. Nous avons créé ces services à la demande des acteurs locaux, comme Agri’Activ’, pour le ramassage de poulets, qui a plus de 300 clients. Mais le profit n’est pas le but. Il n’est pas question de vendre et de se séparer d’une activité, ni d’absorber d’autres acteurs locaux. »
Élections en 2025Après les élections pour les chambres d’agricultures, suivront, en mai 2025, les élections à la MSA Auvergne. Les 100.736 adhérents éliront 600 délégués qui eux-mêmes éliront un conseil d’administration. Philippe Panel en est l’actuel président. « Cette démocratie sociale – qui existait aussi dans le régime général à la base – est une chance », conclut Frédéric Brance.
Stéphanie Ména
En chiffres
100.736C’est le nombre de bénéficiaires du régime d’assurance de la MSA Auvergne.
890,7 M€C’est le montant des prestations sociales versées par la MSA Auvergne, dont 525,9 M€ en retraite ; 275 M€ en maladie et invalidité et 89,7 M€ en allocations familiales.
407,2 M€C’est le montant des ressources de la MSA Auvergne (cotisations et CSG). Le delta avec le montant des prestations est compensé par le régime général.
12C’est le nombre de structures associatives à but non lucratif créées par la MSA Auvergne :dans l’aide à domicile, Amallis (Allier) et Apamar (Puy-de-Dôme) ;dans la télésécurité, Présence Verte (2 entités) ;dans l’insertion, Activ’Agri et Laser Emploi Auvergne (2 entités) ;dans la protection de l’enfance, ARPFE (Puy-de-Dôme) ; Enfants au pays vert (Cantal) ;dans la formation ARSEPT et ASF ; MSA Services Auvergne.