Quoi de mieux qu’un territoire sinistré pour mesurer l’ampleur du chantier ? Selon les professionnels, la région Centre-Val de Loire porte le titre peu envié de région métropolitaine la "moins bien dotée" en praticiens exerçant dans le domaine de la santé mentale.
La santé mentale, un sujet dont le Premier ministre Michel Barnier entend faire une "grande cause nationale" en 2025. Mais avant de faire des propositions concrètes sur le sujet, l’heure est plutôt au diagnostic.
Maud Bregeon a visité la Maison des adolescents d'Orléans. Photo Pascal Proust
Maud Bregeon, porte-parole du gouvernement, était en visite vendredi 4 octobre à la Maison des adolescents d’Orléans. Elle est ouverte, sans conditions, à tous les jeunes de 11 à 25 ans qui cherchent un lieu d’écoute. Ils y sont reçus par une équipe pluridisciplinaire mêlant psychologues, infirmiers, éducateurs spécialisés.
"On n’a pas d’exigence de régularité, les jeunes viennent quand ils veulent. On est là pour désengorger les urgences psychiatriques qui sont débordées, on orientera seulement les situations les plus délicates vers le soin", explique sa directrice Stéphanie Sobréro.
Depuis le Covid, les chiffres ont explosé : près de 1.200 jeunes y ont été reçus et plus de 4.000 entretiens ont été menés en 2023. C’est quatre fois plus qu’il a quatre ans. Et les troubles constatés sont de plus en plus lourds. "La santé mentale est un des parents pauvres de la santé, constate Maud Bregeon.
"Avant de mettre des moyens, il faut s’inspirer de ce qui marche."
Développer les Maisons des adolescents – il y en a 125 en France, avec une présence en pointillé en milieu rural – "fait partie des pistes envisagées par le Premier ministre".
Alexandre Charrier