Âgée de 63 ans, Maria, la patronne du restaurant-bar Le Saint-Angel a rendu tout récemment son tablier. Commu-nément appelé Chez Maria, il proposait sept jours sur sept, une cuisine traditionnelle portugaise. Pour le plaisir des convives ou une alternative « à la gamelle » pour les ou-vriers.
Cette cuisine était aussi familiale car le mari, très impliqué dans le potager dont est tirée une grande partie des légumes entrant en cuisine, les deux filles et le fils n’étaient jamais très éloignés de Maria « pour faire face ».
Continuité garantieLa commune, les associations locales et les habitués appréhendaient ce moment si naturel du départ à la retraite. Mais tous sont rassurés, la continuité est garantie avec la reprise du service par sa fille Katie.
Aussi c’est dans la joie que Maria et Katie ont pu réunir leurs clients les plus fidèles, ainsi que le maire Olivier Labouesse accompagné de quelques élus et des membres des bureaux des associations autour d’un pot pour célébrer ce départ en retraite bien méritée.
Ce fut l’occasion de rappeler que c’était le 4 septembre 2004, après trois ans de fermeture, que Maria avait repris l’établissement du village. Elle répliquait alors aux sceptiques « que si cela ne marche pas je m’occuperai des personnes âgées ».
Les journées des premières années ont été bien remplies avec trois jeunes enfants à élever. En effet, Maria n’hésitait pas à cumuler deux tâches. À savoir, femme de ménage dans une grande surface de quatre heures à huit heures du matin, puis les différentes tâches du restaurant, en salle, derrière le bar ou les fourneaux, à la plonge…
Ambiance garantieMais si les repas du midi assuraient le socle de l’activité, avec « une table connue », des ouvriers des chantiers alentour, il y avait aussi, les soirs et les week-ends sur réservations, des soirées à thèmes. Avec pour anecdote, la gestion d’une victoire d’un club portugais face à un club français lors d’un match de Ligue des champions, lorsqu’elle sponsorisait le club de football de Saint-Angel.
Et les habitants pouvaient trouver chez Maria un dépôt de pain et un relais-poste, ainsi que quelques produits de producteurs locaux.
En cadeau, elle a reçu des fleurs, des bises et de quoi s’offrir un séjour au Mont-Saint Michel. Son rêve de toujours et un clin d’œil sympa-thique car saint-Michel est le patron de la commune.
Ce restaurant-bar était le dernier maillon de l’activité commerciale de la commune qui a compté au plus fort des années 70 jusqu’à cinq cafés, un restaurant, deux épiceries, un tabac, une boulangerie, une poste, des plateaux-repas à emporter…