Le service du contrôle médical du Cantal a répondu à la mobilisation nationale, jeudi 3 octobre, en faisant grève pour protester contre un projet de la Caisse nationale d’assurance maladie. Ce service donne un avis médical concernant les arrêts maladie, les maladies professionnelles, les accidents du travail, les affections longue durée, les invalidités, les retraites pour inaptitude…
Quel secret médical ?Les médecins, infirmiers et personnel administratif du service du contrôle pourraient être transférés aux Caisses primaires d’assurance maladie. « Comment ? On ne sait pas », lâche Dominique Lenial, l’un des trois médecins contrôleurs.
Au-delà de cette réorganisation envisagée, les membres du service s’inquiètent des atteintes portées au secret médical. « Aujourd’hui, on est quinze à pouvoir consulter un dossier. Il y a une traçabilité. On peut vérifier qui l’a consulté. Si notre service est dissous dans la CPAM, il n’y a plus de secret », mettent en garde les médecins. « Ils veulent mettre en place une commission, c’est la preuve qu’il y a un souci, ajoute Luc Vassilieff, médecin de ce service du contrôle. Mais la commission ne garantira rien. »
Quelle indépendance ?Ils craignent aussi pour leur indépendance. « On pourrait nous dire d’arrêter de contrôler ou, au contraire, de les renforcer. Dans un cas extrême, on pourrait nous indiquer que pour telle pathologie, ce sont deux mois d’arrêt », expliquent les médecins qui craignent des pressions administratives.
« Aujourd’hui, on accompagne l’assuré, on lui explique la décision. On a peur que le travail devienne automatique. Même avec une pathologie identique, chaque humain est différent. L’accompagnement du service est essentiel », abonde Natacha Delfau, conseillère services de l’Assurance maladie.Ce projet pourrait être appliqué en avril 2025, en plusieurs phases.
Mathieu Brosseau