Tout est parti de "mauvaises paroles" de la victime envers un ami du prévenu. Rendez-vous est pris entre les protagonistes, au city stade de d'Aulnat afin d’en découdre. Sur place, la victime laisse tomber deux couteaux. Il en ramasse un et l’exhibe devant son adversaire. Une version qu’il conteste. Le prévenu part se réfugier côté passager de la Clio avec laquelle il est arrivé. Là, il sort une arme à feu de calibre 6.35 mm et tire à trois reprises sur de la victime. Ce dernier sera transporté à l’hôpital par deux amis et témoins de la scène.
"Pour des broutilles...""Je me suis fait tirer dessus pour des broutilles. Il sait même pas pourquoi il m’a tiré dessus", raconte la victime à l’audience, qui s’était vu prescrire 21 jours d’ITT. Pendant ce temps, le tireur et le conducteur - qui sera convoqué quant à lui dans le cadre d’une ordonnance pénale - ont pris la fuite.
Identifié par les enquêteurs de la police judiciaire de Clermont-Ferrand, le mis en cause nie les faits au départ. Avant de finir par les avouer. Pendant la commission des faits, le jeune Puydômois, âgé de 20 ans, avait mis son portable en mode avion. Mais les deux suspects ont été identifiés par les policiers et ont été interpellés dix jours après les faits.
"J’ai pris peur, je me suis senti menacé, j’ai vu ma vie défiler"Le jour des tirs, le 17 août, il avait passé la journée à jouer à la console chez son frère. "Ce soir-là, j’étais donc chez mon frère lorsqu’un ami m’a appelé pour me dire qu’il avait un souci avec la victime. Il est passé me chercher et on est passé chez mon père pour récupérer l’arme. Au stade, il a sorti un couteau et s’est avancé sur moi. J’ai pris peur, je me suis senti menacé, j’ai vu ma vie défiler et je suis retourné dans le véhicule. L’unique but de l’arme, c’était pour dissuader."
Le prévenu et la victime étaient ensemble au collège avant que le premier soit déscolarisé, à l’âge de 16 ans. "Ça faisait longtemps que je l’avais pas vu, je savais qu’il était un petit peu bagarreur", poursuit le prévenu.
Il aurait reçu un coup de couteau par le passé et aurait été traumatisé. « C’est pour ça que j’ai pris peur en voyant les couteaux... »
Défendu par Me Laure Vaillant, Esteban Blanco est condamné à cinq ans de prison, dont deux avec sursis probatoire, plus la révocation d’un précédent sursis à hauteur de six mois. Soit trois ans et demi de prison ferme en tout. Il est maintenu en détention.
Julien Moreau