Cela ressemble à un slogan. Ces derniers mois ou ces dernières semaines, qui n’a pas entendu, aux terrasses des cafés ou sur les marchés du bassin de Montluçon, la phrase assassine à propos de la taxe d’enlèvement des ordures ménagères (TEOM) : « Plus on trie, plus on paie ».
Évoquant la question, forcément sensible dès qu’elle touche au porte-monnaie, le président du Sictom (Syndicat intercommunal de traitement des ordures ménagères) de la région montluçonnaise a désigné le responsable : l’État.
Un bug dans le système« En 2014, lorsque je suis arrivé à la tête du syndicat, le coût du traitement des déchets, taxes comprises, était de 70 euros la tonne. Aujourd’hui, il est supérieur à 200 euros », a expliqué Jean-Pierre Momcilovic ce mardi 1er octobre lors de l’assemblée générale du Sictom. Et de déplorer une situation qui dure depuis dix ans :
Quand chaque année, on baisse de 5 % le tonnage des déchets grâce au tri, ces 5 % sont avalés par les taxes
Pour ne rien arranger, certains habitants ont eu la désagréable surprise en détaillant leur taxe foncière de constater dans la colonne réservée au traitement des ordures ménagères une augmentation frôlant parfois les 25 %.
« Il y a eu un bug notamment dans le calcul des fréquences de collecte », reconnaît Jean-Pierre Momcilovic. Le président du syndicat dit travailler actuellement avec la direction départementale des finances afin de rétablir la situation. Si le calendrier est respecté, la nouvelle cartographie pourrait être opérationnelle début 2025.
Le Sictom met de l'huile de colza dans ses moteurs
Le Sictom a décidé d’investir 54.000 euros dans l’acquisition d’un camion de lavage. « Il fait son âge mais il a peu servi », a indiqué Jean-Pierre Momcilovic pour justifier l’achat de ce véhicule. Parce que « neuf, il faudrait débourser 200.000 euros ». « Au mois d’août, des habitants de Montluçon se sont plaint de la présence de mouches dans les conteneurs destinés à recueillir les biodéchets. Le camion qui est équipé d’un nettoyeur haute pression permettra de les nettoyer et en même temps de nettoyer sur place et non plus au Sictom les bacs présents dans les conteneurs », explique le président du syndicat. En précisant que « les eaux sales resteront à l’intérieur du camion ». Les premières sorties sont prévues dès la mi-octobre.
Martial Delecluse