Comment avez-vous été amené à prendre la tête du hockey clermontois ? J’étais au HCCA avec les “loisirs” et j’avais la responsabilité de l’équipe des “loisirs confirmés” depuis 2017. Ayant annoncé que j’avais du temps à donner au club, j’ai été invité en avril à une session du comité directeur puis à une deuxième, en mai. Et là, on m’a appelé et on m’a dit : “On te verrait bien président”. J’ai pris un mois de réflexion, quand même, et ai discuté avec pas mal de monde. On ne m’a pas poussé mais c’est vrai que ça faisait quatre mois que Frédéric Decelle avait démissionné, pour diverses raisons, et personne ne s’était manifesté.
Dans quelle situation avez-vous trouvé le club ? On avait, à l’arrêt des comptes fin avril, un déficit de 66.000 euros. J’ai pris le poste avec non pas la volonté de chercher les responsables mais de trouver et comprendre les raisons qui nous ont amenés là. Et s’interdire de reproduire les mêmes erreurs. On a donc bâti une feuille de route pour revenir à l’équilibre sous deux ans.
La première chose qu’on a faite, c’est de fixer des seuils, des cadrages budgétaires, pour tout le monde, même nos adhérents. Avec mensuellement, un état des lieux et une projection. Notre dossier est passé sans mesure de contrôle de la Fédération, ça a montré que notre feuille de route était valide et nous a redonné de la vitalité à la tâche.
Ce qui se traduit… Réduction de budget, on cadre un peu tout. Pour l’équipe de D2, c’est quatre étrangers au lieu de cinq. Cette année, la Fédération ayant dissous l’entente des meilleurs U15/U18/U21 de Clermont, Lyon et Roanne, on va exploser le nombre de transports en minibus, ce qui est une source d’inquiétude. J’ai donc imposé que les distances courtes se fassent en voiture. Mais on rembourse les frais aux parents. On a supprimé un de nos deux contrats d’alternance mais on a investi sur une personne alternante pour nous aider à trouver des sponsors. Le quatrième levier, et on a mis la barre haut même si ce n’est pas illusoire, c’est recueillir 90.000 euros de sponsoring et mécénat, pour un budget d’environ 650.000 euros. On a gardé deux entraîneurs pour le hockey mineur parce que c’est la politique du club de le développer pour apporter des nouveaux joueurs en équipe une, dont certains pourraient s’exporter dans des grands clubs.
Dès lors, quelles sont les ambitions sportives ?
On veut arrêter de faire les play-downs, comme depuis 4-5 ans. On pense qu’on a l’effectif pour les play-offs, avec une vingtaine de joueurs, plus 5-6 juniors. Un préparateur mental va nous aider à construire une vraie équipe pour atteindre ces objectifs. L’entraîneur, je lui fais confiance pour que la cohésion s’opère
Moi, je suis nouveau dans la gestion du club mais mon job, c’est veiller à ce que le club survive dans le budget et ne le dépasse pas. Je suis pour la transparence, dans les comptes, dans le dialogue, avec les parents. Je fais ce que je dis, je dis ce que je fais avant. Je suis simple, j’ai à apprendre, je fais confiance à des gens d’expérience, qui ont la tête sur les épaules.
Propos recueillis par Jean-Philippe Béal