C’est une annonce quelque peu inattendue qui est arrivée, hier matin, en provenance de l’Évêché : Mgr Bestion, évêque de Tulle depuis dix ans a été nommé évêque de Blois (Loir-et-Cher) par le Pape François. Il prendra ses nouvelles fonctions, début décembre.À Blois, Mgr Bestion va succéder à Mgr Batut, nommé évêque auxiliaire à Toulouse (Haute-Garonne). On ignore, en revanche, qui sera à la tête du diocèse de Tulle.Mgr Bestion, comment vivez-vous cette nouvelle de votre nomination dans le diocèse de Blois ? Il y a des sentiments divers qui se mêlent. Je dois dire que c’est un peu un arrachement car, depuis dix ans, j’ai fait de la Corrèze une terre d’adoption. J’ai créé ici tellement de liens… On se dit « ouh là là, il faut quitter tout ça ». Eh bien sûr, il y a ce sentiment de devoir répondre à l’appel du Pape, c’est un appel, une nouvelle mission. Quand on est prêtre, on est appelé à bouger.En somme, vous continuez votre ascension vers le nord ? (rires) Oui, c’est cela, j’ai monté une marche en venant de la Lozère, j’en monte une nouvelle. Qu’allez-vous retenir de votre ministère épiscopal en Corrèze ? Lorsque je suis arrivé, j’ai fait le tour de toutes les communautés épiscopales, j’ai vu beaucoup de monde, c’était un marathon. Et puis, il y a eu la démarche synodale qui a abouti aux orientations pastorales, la mise en place des espaces missionnaires à Tulle, Brive, Ussel et Objat, la création des fraternités presbytérales pour les prêtres, des fraternités locales missionnaires pour les croyants, des gens qui prient ensemble, qui portent le souci des malades, des personnes isolées. Bien sûr, j’en aurais espéré davantage…Il y a eu la venue de la communauté Saint-Martin à Brive mais aussi des religieuses, les servantes des pauvres, mais mon but était qu’il y en ait aussi à Tulle et Ussel, je n’ai pas réussi cela… Enfin, je retiens les 700 ans du diocèse, je me souviens de la cérémonie de clôture avec 200 confirmations, les colloques, les évènements tout au long de l’année… Vous n’avez pas perdu votre temps… Je crois avoir beaucoup travaillé mais j’ai aussi été beaucoup aidé, vous savez. Les prêtres sont très courageux, très généreux, très disponibles mais je n’oublie pas les laïcs engagés. Je veux vraiment les remercier, tous et toutes ! J’ai été marqué également par les nombreuses visites pastorales que j’ai pu faire, quand, pendant une semaine, je vivais immergé dans la vie des communautés et j’ai fait tant de rencontres, y compris dans les plus petits villages. Je n’oublie pas que ma mission est pour toujours l’annonce de l’Évangile.Et votre plus grande joie durant ces dix années ? Peut-être le nombre croissant de catéchumènes adultes. Vraiment, depuis trois ans, on sent quelque chose, le retour de gens qui avaient délaissé la foi et qui y reviennent ou, donc, des gens qui la découvrent étant adulte. C’est vraiment un motif de grande réjouissance. Je n’y suis pour rien, c’est juste le Saint-Esprit qui agit dans les cœurs, c’est l’œuvre de Dieu, ça nous échappe complètement, ça rappelle un peu l’Église primitive quand les gens se convertissaient… comme ça.Pensez-vous qu’il y ait des dossiers importants qui attendent votre successeur, des actions à engager ? Chaque évêque a sa grâce, sa créativité et ce sera un nouveau dynamisme, un nouvel enthousiasme mais je pense qu’il faut travailler à mieux prendre en charge nos communautés pastorales. Comment favoriser l’animation de ces communautés, développer leur vitalité. Il y a bien sûr le dossier de la cathédrale de Tulle, dont les travaux sur l’électricité et l’éclairage sont ajournés depuis, allez ! trente ans… Je n’ai pas réussi à faire venir de communauté religieuse dans chacun des espaces missionnaires mais ce serait très important, notamment pour aller vers les plus pauvres. Il y a tellement de travail pour l’Eglise. Arnaud Besnard
Mgr Bestion nommé évêque de Blois