« La rue, on ne la traverse pas. On l'occupe. » Les 200 personnes qui ont manifesté ce mardi 1er octobre dans les rues de Montluçon (Allier) ont appliqué à la lettre la phrase prononcée, l'année dernière, par Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT à l'occasion des défilés du 1er mai.
« Ils ne nous écoutent pas »Sous une pluie battante et sous leurs parapluies, les manifestants ont dit tout le mal qu'ils pensaient du président de la République, « accusé de déni démocratique » après la nomination de Michel Barnier au poste de Premier ministre. « Là-haut, ils ne nous écoutent pas. Ils font comme si nous n'avions pas voté lors des législatives. Il n'y a plus de démocratie », déplore Nathalie qui travaille dans une collectivité territoriale.
Présent dans le cortège, l'ancien maire communiste de Montluçon, Pierre Goldberg, s'inquiète des perspectives : « Quand on voit ce que le gouvernement de Michel Barnier, avec la complicité du président de la République, nous préparent, sous le contrôle du Rassemblement national, j'en appelle à un sursaut extraordinaire. Sinon, c'est à se demander où l'on va ».
La question des salairesAutre source d'inquiétude des manifestants : les salaires. « Ce gouvernement va à l'encontre de ce que nous espérons, à savoir des hausses de salaires afin de compenser la perte de notre pouvoir d'achat », regrette Corinne, infirmière. Et Laurent Indrusiak, secrétaire départemental de la CGT, de dénoncer « les 170 milliards d'aides publiques distribuées sans contrepartie aux entreprises qui continuent à délocaliser ».
A Vichy, une faible mobilisation mais des messages forts
Martial Delecluse
