Plus de 180 manifestations sont prévues mardi en France à l'appel de plusieurs syndicats pour réclamer l'abrogation de la réforme des retraites et une hausse des salaires notamment, au moment où le Premier ministre va dévoiler ses priorités lors de son discours de politique générale.
Paris, Marseille, Bordeaux...Les cortèges défileront dans la matinée dans les villes de Grenoble (centre-est), Marseille (sud), Rennes ou Bordeaux (ouest) puis à partir de 14 H 00 à Paris, Toulouse (sud), Strasbourg (est), Lille ou Dunkerque (nord), à l'appel de la CGT, deuxième syndicat en France, la FSU et Solidaires.
Mais contrairement à la bataille unitaire contre la réforme des retraites, la CFDT, première organisation syndicale française, Force ouvrière (FO, 3ème), la CFE-CGC (cadres), la CFTC (travailleurs chrétiens) et l'Unsa (syndicats autonomes réformistes) ne se sont pas joints à la mobilisation, certains la jugeant "prématurée".
Déclaration de politique généralePrès d'un mois après sa nomination par le président Emmanuel Macron, enfin doté d'un gouvernement à l'issue de longues et douloureuses tractations, le Premier ministre Michel Barnier prononcera sa déclaration de politique générale à 15 H 00 locales (13 H 00 GMT) devant les députés. Celle-ci sera suivie d'un débat.
Le chef du gouvernement qui dispose d'une manœuvre étroite, privé de majorité et contraint par un budget serré, doit ainsi donner le cap de sa politique, mais il ne sollicitera pas ensuite de vote de confiance, tant il se sait fragilisé.
Mardi, la CGT recense 185 rassemblements : à titre de comparaison, le syndicat en comptait plus de 200 le 1er mai et 250 en juin 2023, lors de la dernière journée de mobilisation contre la réforme des retraites qui a décalé progressivement l'âge de départ à 64 ans, contre 62 ans auparavant.
Grève des cheminots mais trafic "normal"CGT et Sud Rail (Solidaires) appellent les cheminots à faire grève, mais la compagnie ferroviaire nationale française, la SNCF, a annoncé dimanche un trafic "normal" pour les trains à grande vitesse (TGV) et des perturbations légères pour certains trains régionaux.
Dans la capitale française, les autorités tablent sur 5.000 à 10.000 manifestants, selon une source policière.
L'ambition des organisateurs est de mettre la pression sur le Premier ministre, qui a rencontré les partenaires sociaux la semaine dernière, à l'heure où il va dévoiler ses priorités. Ils réclament l'abandon de la réforme de l'assurance chômage, une nouvelle négociation sur l'emploi des seniors, l'abrogation de la réforme des retraites et une hausse des salaires.
Une "énorme colère démocratique""Nos inquiétudes demeurent, c'est la raison pour laquelle la CGT appelle les salariés à se mobiliser", a déclaré la semaine dernière sa secrétaire générale Sophie Binet.
Mardi "sera une première étape" qui "permettra de compter les forces et de donner à voir notre détermination", affirme à l'AFP le secrétaire général du syndicat FSU, Benoît Teste.
"Il y a une énorme colère démocratique et sociale dans le pays", jugeait dimanche Sophie Binet dans un entretien au quotidien le Parisien. La leader de la CGT, qui avait appelé à faire barrage au parti d'extrême droite Rassemblement national (RN) aux élections législatives anticipées de juillet et soutenu l'alliance de gauche du Nouveau Front populaire, pointe "le sentiment de s'être fait flouer aux dernières élections".
La "politique néolibérale menée""Les résultats des élections législatives ont clairement montré le ras-le-bol de la population quant à la politique néolibérale menée", estime Solidaires dans un communiqué.
"Le mépris d'un mouvement social de six mois pour nos retraites, avec une réforme qui passe en force, les salaires qui stagnent, le niveau de vie qui plonge avec l'inflation, nourrissent les colères", poursuit le syndicat.
Plusieurs organisations de jeunesse, dont l'Union étudiante, l'Unef, la Fidl ou l'Union syndicale lycéenne se sont jointes à la mobilisation mais une source prédit "une grève moyennement suivie".
Avec AFP