Le choix était assumé puisque la veille du déplacement en terres catalanes, Christophe Urios reconnaissait vouloir refaire le coup du printemps dernier. À savoir accepter de faire le dos rond dans la première partie du match et envoyer, en sortie de banc, la « cavalerie » ou « l’artillerie lourde », c’est selon, pour renverser la table en fin de match.
La stratégie était clairement définie, elle permettait également au staff de lancer dans le grand bain des joueurs privés jusque-là de temps de jeu. Samedi à Aimé-Giral, c’était les premières de Ala’alatoa, Massa, Rixen, sans oublier la première titularisation de Hemery au poste de flanker.
Débuts dans le dur pour Ala’alatoa, Rixen et MassaAprès coup, avec un sévère 33-3 encaissé face à la furia perpignanaise, on pouvait légitimement s’interroger sur la composition d’équipe de l’ASM, modifiée aux deux-tiers (9 changements sur 15) par rapport à celle qui avait débuté face à Bayonne une semaine auparavant.
Fallait-il opérer un tel remaniement pour aller défier une équipe au pied du mur, dont on sait que l’agressivité figure dans son ADN ? « Je ne regrette pas du tout ce choix d’équipe, a coupé court Christophe Urios samedi à Perpignan. Le forfait de dernière minute (NDLR : fracture de la pommette à l’échauffement) d’Etienne (Fourcade) nous a obligés à lancer Barnabé (Massa) qui n’était pas prêt immédiatement pour débuter. Au final, ça faisait beaucoup de changements, c’est vrai, notamment dans le cinq de devant ».
Deux joueurs lançaient leur saison, le pilier droit Ala’alatoa et le deuxième ligne Rixen ; deux joueurs qui ont été rapidement dépassés dans l’intensité et l’engagement physique proposés par l’USAP. Massa, qui ne devait être que remplaçant, n’a pas eu droit à un round d’observation pour sa découverte du Top 14.
Christophe Urios a donc assumé cette stratégie :
« Je ne regrette rien, il fallait le faire ! Je voulais voir la profondeur de l’effectif. On venait de jouer trois matchs sans beaucoup tourner, seulement sur le même groupe de joueurs. Il fallait ouvrir le groupe. Mais je ne suis pas satisfait de ce que j’ai vu sur le terrain, franchement ».
Le coach de l’ASM ne dit peut-être pas tout de son management. Le déplacement à Perpignan était certes une occasion d’engranger des points, mais sans doute pas non plus une réelle priorité.
La constitution du calendrier du Top 14 impose d’avoir un coup d’avance sur le match d’après. Et quelque chose nous dit que la réception de Toulon, dimanche prochain (21 h 05), est autrement plus primordiale sur la feuille de route de Christophe Urios. Lequel a d’ailleurs glissé samedi à Perpignan, après la débâcle, « on a une quinzaine qui arrive qui va être importante ».
Toulon et Toulouse (en déplacement) en suivant… La route va s’élever sérieusement sous les crampons des joueurs de l’ASM.
Christophe Buron