« Depuis toute petite, j’ai rêvé de faire des concours de miss. En plus j’ai une cousine qui a fait Miss France, elle est belle, fine, mesure 1,80 m, elle dégage tout ce qui me faisait rêver étant enfant. Moi, je mesure 1,65 m, je suis tatouée un peu partout, j’ai des piercings… » Pourtant, la jeune femme de 25 ans, originaire de Saint-Étienne et habitante de Sainte-Florine, arbore celle de Miss Harmony Auvergne-Rhône-Alpes 2024. Un titre que Marine Ros a acquis il y a quelques mois et qui lui donne le droit de participer à l’élection nationale, le samedi 28 septembre, à Salon-de-Provence, pour devenir Miss Hamony France 2025.
C’est en apprenant l’existence de concours de miss autres que Miss France que la jeune femme a fait le choix de tenter l’aventure. Loin des clichés souvent véhiculés autour de ces événements, Marine Ros s’est lancée pour elle. D’abord pour réaliser un rêve d’enfant, ce qui n’a pas de prix, mais aussi et avant tout afin de vaincre ses démons. « Plus jeune, j’étais extrêmement timide. Je n’osais même pas aller acheter le pain à la boulangerie. » Cette timidité maladive a une explication. Un drame familial vécu au plus jeune âge a bouleversé sa vie. « J’ai perdu mon papa très jeune. Je me suis renfermée sur moi-même et je n’osais pas parler aux gens. » Une situation difficile à imaginer tellement Marine Ros arrive désormais à parler de son aventure, de son engagement auprès de la cause animale ou de la place de la femme dans la société actuelle.
Tout cela m’a vraiment aidé. Maintenant je monte sur scène, je parle au micro, j’ai même dansé devant du public car nous avons quelques chorégraphies pour les élections. Je sais que ce n’est pas parfait, je ne suis pas une professionnelle, mais pour moi, c’est une victoire.
Il semble loin le temps où la jeune fille devait essuyer des critiques et des moqueries sur son physique. « Je n’étais pas à l’aise avec mon corps. C’est parfois compliqué le regard des autres. J’avais des boutons, j’ai pris pas mal de poids, beaucoup maigri ensuite. Les enfants ne sont pas faciles entre eux. » Aujourd’hui, elle affronte une de ses plus grandes peurs : « Parler au micro. Mais j’arrive à me dépasser. » Quant à cette nouvelle aventure, elle ne se présente pas forcément pour la gagner. « Il faut être honnête, on préfère toujours gagner mais, si je n’ai pas la couronne le 28 septembre, ce n’est pas grave. L’important, c’est que je suis fière de moi. »
Des rencontres et de l'entraideCar, dans cette élection, le but recherché est l’aventure humaine. La compétition est présente mais elle passe au second plan. « J’ai rencontré plein de filles super. On s’entend vraiment bien et on ne se tire pas dans les pattes comme on peut le voir dans d’autres concours. On s’aide à la prise de parole, la danse, tout ce qui peut nous aider à être les meilleures le jour de la finale. »
Si les participantes de Miss Harmony passent des épreuves relativement similaires à celles de Miss France avec un test de culture générale, plusieurs défilés sur scène dans différentes tenues, dont un en maillot de bain ou le passage redouté au micro, la principale différence relève des critères physiques. Miss Harmony, à l’image d’un célèbre slogan publicitaire, c’est : « Venez comme vous êtes ». Une particularité qui a séduit Marine Ros.
On n’est pas obligé de faire 1,80 m ou d’avoir une taille de guêpe. On peut avoir des formes, être maman, on est libre d’être qui on est vraiment.
La jeune femme, dont les bras sont généreusement tatoués, apprécie cette particularité. Ses tatouages, c’est elle. Ils reflètent sa personnalité. « Chez Miss France, la taille minimale est d’1,70 m. Après ils disent qu’il n’y a pas de critère de poids mais quand on les voit… Ce n’est pas une femme de taille 53 qui va concourir. L’important, c’est que la femme soit bien dans son corps. Ce n’est pas le poids qui fait la beauté. »
Alors, sur scène, Marine Ros, qui avoue « être tatouée de partout car je n’aime pas mon corps », va faire de son mieux pour représenter la région Auvergne-Rhône-Alpes. Si elle est élue Miss Harmony France 2025, samedi 28 septembre, à Salon-de-Provence, elle sera sûrement très fière de réaliser une part de son rêve de petite fille. Mais, l’important n’est pas là. Ce qu’elle retient, c’est le chemin qu’elle a parcouru et, à quel point cette expérience lui a permis de s’épanouir en tant que femme. Tout en s’affranchissant des jugements et du regard des autres.
Nicolas Jacquet
Pour ceux que ne seront pas dans la salle, les votes seront possibles sur la page Facebook MissHarmonyFrance.