Figure marquante du paysage musical français dans les années 90, Ministère A.M.E.R (acronyme pour « Action, Musique Et Rap ») a émergé avec un discours abordant des thématiques sociopolitiques engagées à travers leur musique. Le groupe, formé de Stomy Bugsy, Passi et DJ Ghetch, est devenu un des pionniers du rap conscient en France.
En 1992, ce Ministère A.M.E.R sort Pourquoi tant de haine, dénonçant la police et l’État, puis 95200 en 1994, cristallisant leur place dans l’histoire du rap français. Leur impact sera amplifié l’année d’après à l’occasion de la sortie de La Haine, film pour lequel Ministère A.M.E.R a écrit Sacrifice de poulet.
Le 24 octobre, 20 heures à la Coopérative de mai. tarifs de 19 à 30 euros. www. la coope.org
E n 2014, Ministère A.M.E.R se reforme pour un concert spécial à l’Olympia. Dix ans plus tard, à l’occasion du trentième anniversaire de 95200, le Ministère annonce une tournée spéciale. On y est ! Et évoquer cet anniversaire revient à faire marrer l’un de ses protagonistes en l’occurrence Stomy Bugsy. « Oh tu sais, nous on ne fait pas tellement attention aux dates (rires) ! On fait les choses […] ». « Ce sont surtout les gens qui ont voulu que l’on revienne jouer l’album sur scène pour effectivement fêter les trente ans de sa sortie. Je te jure, je ne connais aucune date de sortie de mes albums, je le répète, je fais le truc et on avance » !
L’époque est donc aux répétitions, à la mise en place de la set-list, aux répétitions… « Oui, on a répété un petit peu ; un petit peu beaucoup en fait (rires) ». D’une époque à l’autre, le message porté sur scène n’est pas dépassé. Stomy Bugsy peut (se)regarder et parler à celui qu’il était alors pour lui dire, « OK calme toi, n’aie pas trop de colère, de haine, tu vas être accepté par le public, tu vas passer sur TF1 mais surtout, continue à militer, dans certains quartiers ce sera encore pire… Pas mal de choses ont évolué mais rien n’est réglé… »
Pour en revenir au son, « l’homme de main, Getsh, qui a fait toutes les instrus du Ministère a bossé pour que ça sonne un peu plus moderne on va dire, mais ça reste du Ministère. Des samples de rock triturés de partout par exemple, ça fait plaisir, on retrouve ce son […] Et puis c’est cool, c’est finalement la première fois que l’on part en tournée », précise encore Stomy Bugsy.
« On l’a pas fait lorsque l’on avait 18 ans, on le fait là, à plus de 50 balais. Faudra peut-être qu’on appelle les kinés à partir de la troisième date (rires). Mais oui, y a une forme d’appréhension, et d’excitation » !
