« Je ne me considère pas comme un vendeur : être disquaire, c’est échanger, parler de musique mais pas seulement. Les clients m’apportent autant que je leur apporte. » Non, les disquaires indépendants ne sont pas morts. Non, ils ne s’adressent pas qu’aux connaisseurs venus chercher le dernier vinyle d’un groupe inconnu porté par un label moins connu encore. Et Stéphane Pinguet compte bien le prouver, dès ce mardi 17 septembre.
N’ayez pas peur de pousser les portes de « Vachement bien » : rue Terrasse, le trentenaire vient d’ouvrir la boutique à laquelle il songeait depuis longtemps. Jusqu’en 2019, il était salarié chez le mythique Spliff – dont le patron, Gilbert Biat, est décédé en 2022. « Sa disparition m’a un peu tiraillé. Je voulais ouvrir un magasin de disques mais pas si Spliff était là. Entre-temps, j’ai travaillé dans la hi-fi mais je ne parlais pas musique. Quand la boutique (anciennement Herbula, NDLR) s’est libérée, je me suis dit “C’est le moment” », relate-t-il.
Voir cette publication sur InstagramÀ « Vachement Bien » – ceux qui connaissaient Gilbert Biat se souviendront de cette expression, qu’il utilisait beaucoup – Stéphane Pinguet sert aussi du café, expose des artistes locaux et compte organiser des showcases, des débats nocturnes autour de la musique, des diffusions de documentaires…
Parce qu’un disquaire, aujourd’hui, se doit d’être « un lieu de rencontres », un lieu où les non-initiés osent entrer et poser des questions : « Le streaming, c’est super car cela aiguise la curiosité. Mais j’aimerais avoir une clientèle plus jeune et leur donner envie de découvrir des choses autrement qu’avec les algorithmes. Les clients qui ont vingt ans, même s’ils achètent trois disques par an, c’est l’avenir. » Stéphane Pinguet promet de ne dénigrer aucun style. Gilbert Biat avait d’ailleurs l’habitude de lui dire : « Il faut que tu t’attendes à ne pas toujours vendre ce que tu adores. »
Vachement Bien : 4, rue Terrasse à Clermont-Ferrand.
Contribuez?! Stéphane Pinguet a lancé une cagnotte en ligne pour l’aider à financer son projet. Il reste un peu moins de deux semaines pour atteindre les 10.000 euros espérés. Vous pouvez participer ici.
Pauline Mareix Photos Fred Marquet
