"La sécurité sanitaire n'est parfois plus assurée, y compris pour l’urgence vitale" alerte le syndicat. Il s'appuie sur les chiffres révélés par l'enquête menée auprès des services d'urgence des hôpitaux, des Samu et des Smur, durant l'été 2024 (*).
L'enquête indique que deux services d'urgence sur trois ont fermé au moins une fois durant les mois de juillet et août. Et 202 services d'urgences, parmi les 331 consultés, ont fermé au moins une fois durant l'été (61% des répondants). Et lorsqu'on se penche sur les fermetures en question, l'enquête montre que deux sur cinq (41%) l'ont été de manière continue et ont été fréquentes pour plus du tiers (37%).
Les services de réanimation n'ont pas été épargnés par les difficultés de fonctionnement durant l'été. 23% des hôpitaux ayant répondu à l'enquête ont fermé des lits de réanimation de manière durable cet été, en plus des fermetures estivales habituelles, soit au total près de 270 lits de réanimation fermés dans 56 établissements.
Ce que préconise le syndicatSamu-Urgences de France tire la sonnette d'alarme et évoque une "maltraitance institutionnelle", comme après l'été 2023 où, déjà, des très nombreuses fermetures avaient été constatées. Et de dénoncer l'obligation, pour les patients, "de plus en plus nombreux à devoir attendre plusieurs heures voire plusieurs jours sur un brancard dans un couloir des urgences, faute de lit disponible pour les hospitaliser". "La sécurité sanitaire n'est parfois plus assurée, y compris pour l’urgence vitale" dénonce le syndicat qui préconise une interdiction d’hospitaliser un patient dans un couloir, avec la création d'une place spécifique pour les personnes hospitalisées venant des urgences.
Pour que les services d'urgence ne fonctionnent plus en mode dégradé, le syndicat plaide pour une "réflexion stratégique" sur le maillage territorial.
"La prise en charge des urgences vitales doit être un engagement ferme des autorités sanitaires", martèle le syndicat qui souhaite "une équité d’accès aux soins urgents" et la fin de l'utilisation du Smur "comme variable d’ajustement des effectifs d’urgentistes".
(*) 51% des Smur et 48% des Services d'accueil des urgences (SAU) ont répondu aux questions du syndicat Samu-Urgences de France.