revisité par l’écriture à différents niveaux de lecture de Gilles Granouillet, mis en scène par Fanny Zeller qui joue également la mère de famille, le conte s’adresse à toutes les oreilles.
Poucet pour les grands donne à voir les coulisses du conte de Perrault et les moments cachés comme la rencontre de Poucet avec l’une des filles de l’ogre, ici appelée « Ogresse ». La terrible résonance du marché couvert a obligé les comédiens et comédiennes à forcer leur articulation et leur voix.
La porte de la cuisineMais les soixante-quatre spectateurs sont restés suspendus à la tension dramatique qui se joue derrière la porte de la cuisine. La verrière lumineuse donnait à la maisonnette en forme de tronc d’arbre un côté orée de bois enchanté. Les enfants du centre de loisirs présents ont sursauté à plusieurs reprises à l’approche de l’ogre et tremblé pour les enfants de l’histoire.
Les adultes se sont aussi surpris à attendre l’intrusion de l’ogre et à sourire à la naïveté de la sœur aînée à qui « Ogresse » fait croire que Poucet est un prince. Comment « Ogresse », lectrice invétérée qui n’aime pas la viande et regarde avec horreur ses dents pointues dans la mare, va-t-elle éviter le drame qui se trame sous son toit ?
Une lutte s’engage pour l’avenir autour des bonnets et des couronnes. La mise en scène interroge par-dessus la réécriture les notions de différence et de tolérance, de l’importance de la lecture et de l’émancipation et confirme que l’on peut tromper la faim d’un ogre comme « on peut tromper les histoires ».