Elle tentait d'obtenir des somnifères avec des photocopies d'ordonnance : la prévenue condamnée à Clermont-Ferrand

L’ordonnance a attiré l’attention du pharmacien d’Ennezat (Puy-de-Dôme). C’était une photocopie de l’original. Sur l’ordonnance, la prescription d’un médecin exerçant dans l’Allier. Celle de Stilnox, un somnifère pour des insomnies sévères, destiné au père de la prévenue, 38 ans, jugée jeudi 12 septembre en correctionnelle à Clermont-Ferrand.

Ce somnifère aux effets addictifs, elle en était devenue accro : "Au départ, je le prenais pour maigrir. Après, il m’en fallait plus". En août 2021, elle a photocopié l’ordonnance rédigée au nom de son père et a fait le tour de plusieurs pharmacies (Pont-du-Château, Cournon…) pour se constituer un stock. Sauf que ce somnifère, délivré au compte-goutte par les médecins, doit faire l’objet d’une ordonnance sécurisée du fait des risques forts d’addiction et de détournement de son usage. La première sécurité, c’est de présenter une ordonnance originale à usage unique. Les pharmaciens successifs que la trentenaire a sollicités l’ont donc retoquée avec ses photocopies, non sans faire de signalements. Ils ont abouti, en 2022, à l’interpellation de la prévenue.

Poursuivie pour tentative d’obtention de psychotrope au moyen d’ordonnance fictive, elle a plaidé coupable. Des faits pour lesquels elle encourt cinq ans de prison, lui a rappelé le procureur Thibault Fouris : "Vous vous êtes rendu dans une vingtaine de pharmacies entre 2021 et 2022 pour vous faire délivrer ce somnifère assez puissant, classé sur la liste des psychotropes".

Le représentant du ministère public a requis une peine de six mois de prison avec sursis simple. Une sanction ramenée à trois mois de sursis et une amende de 500 €. "Elle ne consomme plus de Stilnox" avait fait valoir Me Julien, son avocate qui, dans la plaidoirie, a fait remarquer au tribunal que l’ordonnance du médecin n’avait pas été faite dans les règles de l’art d’une prescription sécurisée : "La posologie n’était pas indiquée, il n’a pas utilisé de papier filigrané avec caducée plus difficile à falsifier… Là, on avait une ordonnance lambda". La prescription n’a toutefois pas endormi les pharmaciens. 

Leïla Aberkane