Àpeine arrivés dans les entrailles du circuit saint-victorien où les pilotes préparent avec minutie les moteurs thermiques, Robert et Jeannine replongent dans une ambiance qu’ils ont connue pendant une dizaine d’années depuis leur première course en 1974 à Monaco.
« C’était de la folie. On n’avait plus de vie de famille »« On a commencé le modèle réduit par les avions. Ça casse… Puis les bateaux pour continuer avec la voiture radiocommandée », explique Jeannine qui était alors chargée de remplacer les roues, de remplir le réservoir avec un mélange nitro, huile et méthanol pendant les ravitaillements.
« On mettait sept minutes. Rien à voir avec la Formule 1 » sourit Robert qui s’occupait du réglage des moteurs. Deux modèles de l’ancienne époque avec une carrosserie verte, la couleur de leurs modèles quand ils étaient en compétition sont sortis d’une valise vieille de plus de cinquante ans à l’effigie du Club Coucou.
« Elle a fait toutes les compétitions ». Pendant dix ans, ils connaissent tous les circuits, de France, d’Europe et du monde. « C’était de la folie. On commençait à préparer les voitures le jeudi. Le vendredi et le week-end, c’était la compétition. On n’avait plus de vie de famille », raconte Jeannine.
En 1978, année des seize manches du championnat de France, « on remporte la dernière course à Vineuil sous la pluie. Les concurrents abandonnent les uns après les autres. On gagne le titre grâce à la persévérance ». La gloire ! Et ça continue avec les 24 heures de Lyon avec trois pilotes et quatre mécaniciens, Indianapolis en 1981, le championnat d’Europe en 1982, les championnats du monde avec l’équipe de France.
En mode silencePour le banquier Robert et l’informaticienne Jeannine, ça devient infernal. Ils arrêtent tout en 1984. Les pots d’échappements sont en mode silence. Ils rangent les moteurs, carrosseries et pièces de rechange sur les étagères.
Sauf que plus tard, ils décident de vendre les moteurs avec « la volonté de dépanner les gens passionnés de modèles réduits ». Justement, l’un d’entre eux est là. Marc Vinay n’en demandait pas tant. Les yeux rivés sur les anciens modèles de Robert, le nez sur le carbu, parle le même langage que Robert.
Les souvenirs mécaniques remontent à la surface du châssis. Comme quoi le vintage a ses vertus d’insouciance. Inattendue ou pas, la rencontre était unique et belle.