C'est le septième jour du procès des "viols de Mazan", ce mercredi 11 septembre, à la cour criminelle d'Avignon. Dans cette affaire hors norme, 51 hommes sont accusés d'avoir abusé d'une femme droguée par son mari.
Parmi les accusés, il y en a un qui a une place à part : un dénommé Jean-Pierre M., qui répondait au pseudonyme de "Rasmus" sur Coco.fr, le site sur lequel échangeaient les différents prévenus.
Il n'est pas poursuivi pour avoir participé aux scènes de viols sur la victime, Gisèle Pélicot, mais son implication est d'une autre nature, détaille Le Dauphiné Libéré. Il doit, lui, répondre de viols sur sa propre épouse en compagnie de Dominique Pélicot, qu'ils auraient drogué avec un anxiolytique. Les faits se seraient produits à 12 reprises entre 2015 et 2020.
"Je reconnais les faits", a indiqué Jean-Pierre M., alias Rasmus, ce mercredi, devant la cour criminelle du Vaucluse. Selon un des deux directeurs d'enquête, il avait également "dit mériter la prison à vie, comme Dominique Pélicot".
La femme de Rasmus se réveille face à Dominique PélicotDominique Pélicot se serait rendu chez Rasmus une dizaine de fois pour "le former". Jean-Pierre M. s'est "laissé convaincre" de droguer lui-même son épouse, selon l'expert psychiatrique, interrogé ce mercredi 11 septembre par le tribunal. "Il me dit que sa femme s'est réveillée face à Dominique Pélicot. Il a expliqué qu'il venait voir sa lingerie. La situation du couple s'est tendue et c'était la dernière visite du principal accusé", ajoute l'expert.
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— Marion Dubreuil (@MarionDub) September 11, 2024L'enquête de personnalité menée sur Rasmus révèle qu'il a grandi dans une famille très pauvre, marquée par l'alcoolisme de la mère et les importantes violences sexuelles du père. "La juge d'instruction et moi-même avons été stupéfaits par ce climat d'abus sexuels qui a été décrit par son frère aîné sur leur enfance", ajoute l'avocat du prévenu.
"Un père fantastique"Selon l'expert psychiatrique, Rasmus n'a pas "d'antécédent, pas d'addiction". D'après lui, Rasmus a "une personnalité dans la norme malgré quelques traits d'inhibition". Ses enfants ont aussi été interrogés, ce mercredi, et le décrivent comme un "un père poule", "un père fantastique, parfait". La mère, victime présumée, ne s'est pas portée partie civile dans cette affaire, pour ne pas "s'exposer", selon sa fille. Elle serait toujours en couple avec Rasmus.
Reste maintenant à savoir s'il sera reconnu coupable des viols sur sa femme. Le procès exceptionnel devrait se poursuivre jusqu'à la fin de l'année 2024, tant les faits à juger sont nombreux et complexes.
A.L.