La FCO porte un nouveau coup à une filière ovine qui fait tout pour se maintenir.
RémunérationNiveau rémunération d’abord, le revenu moyen des éleveurs ovins se situe autour des 20.000 € annuels. Qu’en sera-t-il les prochains mois ? À Nébouzat, Alexandre Vaills a perdu 48 brebis et deux béliers depuis le 9 août. Les premières estimations chiffrent ces premières pertes directes à près de 20.000 € sur un mois.
ProductionNiveau consommation ensuite. En France, la consommation moyenne par habitant et par an est de 2 kg de viande d’agneau, contre 25 kg pour les bovins et 30 kg pour la volaille.
EffectifsPerte de cheptels "Certaines études disent qu’on remplace un éleveur pour un éleveur. Sauf qu’on ne remplace pas une brebis par une brebis, on perd des gros troupeaux et on reprend des troupeaux avec d’autres modes de fonctionnement, avec un peu moins de brebis, peut-être un peu plus de transformation…", dit Christophe Guillerand, responsable Copagno.
PrixSi les volumes diminuent, le risque est de voir les prix augmenter. "On pourrait dire que c’est très bien pour les éleveurs, sauf qu’au bout du bout, c’est le consommateur qui décide s’il achète ou pas. Si l’agneau devient trop cher, il deviendra un produit de luxe qui ne se vendra plus que deux fois dans l’année, à Pâques et à Noël. Et ce ne sera plus une filière", s’inquiète le responsable, pour qui une telle situation porterait le coup de grâce aux petits effectifs d’ovins.
Mesures"Des mesures de soutien sont absolument nécessaires pour les filières de ruminants, car il y a des pertes directes et des pertes indirectes importantes, abonde François Peyroux, directeur du Groupement de défense sanitaire du Puy-de-Dôme. Actuellement, l’Etat prend en charge la vaccination sérotype 3, les vaccins sont très attendus par les éleveurs. Les difficultés d’approvisionnement en vaccin ne permettent pas de mettre en place une stratégie vaccinale efficace rapidement et renforcent l’inquiétude des éleveurs, qui doivent faire face à cette nouvelle crise FCO."
Avant de poursuivre :
Un soutien financier est demandé par les éleveurs pour leur permettre d’assurer la production de demain. Il faut un soutien équivalent entre les maladies vectorielles ayant des impacts très fort en élevage, le "combat" contre la maladie hémorragique épizootique (MHE) et la FCO est le même, il y a deux épizooties, mais en élevage il y a qu’un seul résultat : de lourdes pertes directes (mortalité) et indirectes (baisse de la production).
Sans oublier que les jeunes pourraient être plus réticents à se lancer dans l’élevage ovin…
Effectifs. Le Puy-de-Dôme compte environ 90.000 ovins, la Haute-Loire 100.000 par exemple.
Gaëlle Chazal