Un palier de plus. À 23 ans, un mois tout juste après une finale olympique perdue (3-5) contre l’Espagne, Manu Koné a vécu sa première titularisation avec les “grands” de l’équipe de France, ce lundi 9 septembre à Lyon, pour une victoire convaincante face à la Belgique (2-0).
Trois jours auparavant, le temps d’une grosse demi-heure contre l’Italie, ce pur produit du système fédéral – passé par l’INF Clairefontaine, le centre de formation du Toulouse FC et les équipes nationales U18, U19 et Espoirs – avait joué une demi-heure contre l’Italie, au Parc des Princes, dans une soirée de Ligue des nations à oublier (défaite 1-3). Il s’y était illustré par une lourde frappe, de peu à côté, et… un carton jaune dès sa première intervention.
Face aux Diables rouges, le milieu de l’AS Rome, transféré fin août pour 18 M€ en provenance de Mönchengladbach, a connu la même mise en route. Deux grosses fautes d’entrée, un avertissement jaune orangé après seulement quatre minutes et deux ballons perdus dans des zones à risques. Le Groupama Stadium s’est alors demandé si le maillot bleu n’était pas trop lourd à porter pour celui que Didier Deschamps avait aligné aux côtés de Mattéo Guendouzi et N’Golo Kanté, essentiellement en raison des absences d’Adrien Rabiot (sans club), Aurélien Tchouaméni, Eduardo Camavinga et Warren Zaïre-Emery (blessés).
Une montée en régime remarquée contre les Belges« Il se fait cartonner très tôt. Quand on est milieu défensif, ce n’est pas idéal, a concédé “DD” au coup de sifflet final, mais on passe aussi par là quand on est jeune. » Le Basque, pas peu fier d’un coup tactique (le 4-2-3-1 délaissé au profit du 4-3-3) qui a brisé net une série de deux défaites, a apprécié la suite et la prestation de sa dernière trouvaille. Comme certains de ses joueurs.
« J’ai trouvé qu’il était monté en régime après un début un peu difficile », a ainsi assuré le latéral Jules Koundé. « Derrière, il a fait un super match, que ce soit à la récupération, dans les orientations. Quelques passes ont aussi été bien senties », a ajouté le défenseur barcelonais.
Il faut dire que Manu Koné, à l’instar de ses deux partenaires de l’entrejeu, a particulièrement malmené l’un des meilleurs joueurs du monde, Kevin De Bruyne (Manchester City). L’influence du meneur belge sur le jeu de son équipe a plongé en même temps que son moral, face au harcèlement permanent que lui a fait subir l’ancien Toulousain, pas maladroit non plus balle au pied, bon dribbleur et auteur de deux frappes légèrement trop enlevées en seconde période.
Un baptême européen à venir avec l'AS Rome« Manu nous a beaucoup aidés dans la récupération du ballon, il a aussi été très propre », a confirmé son allié du milieu, Mattéo Guendouzi, lui aussi davantage libéré offensivement quand Kanté retrouvait de son côté la consistance de son début d’Euro. « J’espère qu’il ne fera pas le même match pendant le derby (le 5 janvier en Serie A, ndlr) », rigolait le joueur de la Lazio Rome.
Avant cela, l’enfant de Villeneuve-la-Garenne (Hauts-de-Seine) va franchir un palier de plus en club, en découvrant la Ligue Europa. Et sans doute sera-t-il rappelé par Didier Deschamps, dans un mois, pour la suite de la Ligue des nations qui conduira les Bleus à Budapest (le 10), pour affronter Israël, et à Bruxelles (le 14), pour défier la Belgique.
Sébastien Devaur
